Notre journaliste Martin Ménard est allé jeter un coup d’œil sur un nouveau système de flottaison pour VTT. Voici les images qu’il nous en a rapportées et le texte que nous publions à ce sujet dans L’Utili-Terre de juin.

Le visage rouge poivron, le dos mouillé, les bras complètement épuisés : voilà ce à quoi ressemble un conducteur de VTT qui force à extirper sa machine de l’amoncellement de boue ou de neige dans lequel il l’a embourbée jusqu’aux ailes! Les lecteurs à qui cette situation rappelle des souvenirs, bons ou mauvais, se montreront sûrement intéressés par un nouveau produit : des flotteurs pour VTT.

Performance en zone boueuse

 

Comparatifs entre deux VTT; l’un avec des extensions et l’autre sans

 

Résistance des extensions en milieu hostile

 

Description du produit 

Avant de partir à l’aventure, une explication sur ce système tout nouveau qui confère plus de traction au VTT en conditions hivernales et humides.

 

Une démonstration éloquente

Cette vidéo montre la différence entre un VTT équipé des J-Wheels et un autre sans cet accessoire.

Le produit, commercialisé sous la marque J-wheelz, consiste en des extensions de roues en plastique dont l’intérieur est rempli d’un morceau de plastique alvéolaire. Le manufacturier mentionne qu’une fois les extensions installées aux quatre roues, le véhicule gagne 140 kilos de flottabilité, assez pour faire flotter plusieurs modèles, de même que leur conducteur (à condition que celui-ci ne soit pas trop corpulent!). La surface de contact avec le sol se trouvant également accrue, le poids y est mieux réparti, diminuant les chances que le véhicule s’enfonce dans la boue ou la neige.

L’aspect flottaison est une chose, la traction accrue des languettes en est une autre. En effet, les extensions sont parsemées de languettes de plastique qui, agissant comme des pales, propulsent le VTT. Ces languettes font trois centimètres de hauteur, mais l’utilisateur qui a besoin d’un mordant supplémentaire pourra opter pour des languettes plus hautes ou au dessin différent, puisqu’elles sont interchangeables.

Sur papier, les extensions J-wheelz semblent un concept intéressant. Afin de vraiment en évaluer les performances sur le terrain, L’Utili-Terre s’est rendu à Asbestos, où se trouve le seul détaillant de ce produit au Québec. Un VTT de 700 cc équipé des J-wheelz a emprunté le même parcours qu’un autre modèle, également de 700 cc, pourvu simplement de ses pneus d’origine. Les VTT ont tout d’abord circulé dans un champ de neige printanière croûtée. Au premier passage, aucun des deux n’a rencontré de problème. Mais une fois la croûte cassée, la piste devenue granuleuse, le VTT sans extension s’est enlisé. Or, non seulement le VTT muni des J-wheelz circulait avec aisance, mais il pouvait s’immobiliser et redémarrer sans ennui. Un élément important puisque, règle générale, lorsqu’un VTT s’arrête dans une neige granuleuse, il y reste pris. Ensuite, les deux VTT se sont aventurés en bordure du bois sur une neige plus profonde (environ 35 centimètres). Même avec un élan, le véhicule sans J-wheelz s’embourbait alors que l’autre avançait sans peine. Comme test ultime, le VTT équipé des extensions a traversé le fossé adjacent au bois, évidemment rempli de neige. La machine se trouvait à la limite de se prendre, mais en reculant et en avançant, elle a réussi à faire son chemin.

À la lumière de ces modestes essais, il faut honnêtement avouer que les extensions augmentent réellement la capacité d’un VTT à se déplacer sur la neige printanière. Des endroits où un VTT standard ne peut circuler sans se prendre deviennent maintenant accessibles par le truchement des extensions. Tout semble indiquer qu’il en sera également ainsi dans les zones très boueuses, ce que, malheureusement, nous n’avons pu tester en raison du sol encore gelé. Stéphane Lacharité, conducteur du véhicule équipé des extensions, commente son expérience : « Bien sûr les extensions ne sont pas aussi performantes dans la neige ou la boue qu’un système à chenilles. J’évalue que les J-wheelz procurent une traction à mi-chemin entre celle des pneus standards et celle des chenilles. Et pour un prix beaucoup moins élevé (200 $ par roue) et une installation qui s’effectue en quelques minutes, je crois que ce produit répondra aux besoins de différents propriétaires de VTT. »

En conduite sur terrain sec

Les extensions de forme conique permettent la conduite sur terrain sec, puisque seules les roues du VTT touchent au sol. Ainsi, elles ne s’usent pas inutilement et surtout, ne gênent pas les performances. De fait, les virages s’effectuent sans restriction, et l’accélération de même que la vitesse maximale ne s’en trouvent pas affectées. Concernant la cylindrée minimum, la compagnie affirme que le poids d’environ trois kilos pour chaque J-wheelz permet à tous les types de VTT d’en être équipés. Un VTT de 300 cc les utiliserait avec succès.

Installation

Tous les VTT ayant des pneus dont le diamètre se situe entre 58,5 et 68,5 centimètres (23 à 27 pouces) avec un patron de quatre boulons peuvent recevoir les extensions, ce qui inclut la majorité des VTT sur le marché. Les J-wheelz se fixent simplement sur deux boulons de chaque roue. La compagnie devrait bientôt offrir un produit pour les VTT à cinq boulons, tels les véhicules trois roues et amphibiens six ou huit roues.

Les moins

Au chapitre des points négatifs, les extensions diminuent l’agilité d’un VTT, principalement en forêt. De fait, chaque roue gagne 23 centimètres de largeur. Se faufiler entre les arbres avec un VTT mesurant maintenant 147 centimètres de large impose une conduite plus laborieuse, voire un certain handicap. D’autre part, il semble que la section de plastique alvéolaire pourrait s’endommager sous l’abrasion de certains objets contondants. « Je m’attends à ce que la mousse s’égraine après être entrée en contact avec des branches. Mais à mes yeux, cette pièce et la corde qui la tient en place demeurent les seuls éléments qui s’useront prématurément. » Les propos de M. Lacharité sont tombés pile puisque, lors de notre essai en forêt, le VTT a roulé, par mégarde, sur un contenant de métal rouillé, lequel a sectionné d’un coup la corde d’attache qui maintient l’insertion de mousse en place.

Site Internet de la compagnie :
http://www.j-wheelz.com/
Détaillant québécois :
S.L. Sports à Asbestos