Grains a interviewé 13 semenciers et vous présente leurs témoignages sur les deux soyas qu’ils jugent les plus intéressants pour 2024. Vous voulez en savoir plus? Pour obtenir plus de détails techniques sur ces hybrides, rendez-vous au laterre.ca/soya-prometteurs-2024.

Hicham Fram, de Ceresco

Variété de référence dans le soya natto depuis plusieurs années, le Coryllis (2 750 UTM) fait de nouveau partie des recommandations de Ceresco pour la saison 2024. « Il a fait ses preuves aux champs et offre d’excellents rendements dans tous les types de sols. Combiné avec le fait que le producteur peut en tirer une très grosse prime, le Coryllis est l’une de nos variétés les plus demandées », indique l’agronome Hicham Fram. Plant très buissonnant à semer avec un espacement entre les rangs de 7,5 à 22 po, c’est aussi une variété qui se distingue par son rendement, alors que traditionnellement, les soyas natto ne sont pas particulièrement réputés sur cet aspect. Comme second choix, Hicham Fram propose le Mondo (2 750 UTM), un soya conventionnel offrant aussi une prime variétale considérable et un très bon rendement à l’acre, ce qui en fait l’une des variétés les plus rentables pour les producteurs dans le portfolio de Ceresco. « C’est une variété buissonnante qui offre une bonne tenue et une bonne résistance à la sclérotinia. Elle s’adapte bien en semis direct et en semis conventionnel dans la majorité des types de sols. Elle se distingue avec un taux de protéine plus élevé que ses concurrents dans le soya conventionnel », souligne l’agronome, qui recommande de semer avec 15 à 30 po d’espacement. « Les producteurs qui l’ont semé dans les deux dernières années augmentent leurs surfaces. C’est une variété sur laquelle Ceresco fonde beaucoup d’espoir dans les prochaines années », conclut-il.

Pascal Larose, de Maizex

Responsable de l’agronomie et de la mise en marché des produits chez Semences Maizex, Pascal Larose propose le Grizzly R2X (2 600 UTM) et le Viper R2X (2 775 UTM), deux soyas de pointe qui combinent trois aspects essentiels pour obtenir une culture de soya réussie au Québec : le rendement, le profil agronomique et la technologie de désherbage. « Le potentiel de rendement permet de générer le revenu de votre entreprise. Un profil agronomique solide comme la tolérance à la sclérotinia, la résistance au phytophthora ainsi que la tenue des tiges à la récolte sont essentiels afin de permettre aux cultivars de soya d’exprimer leur plein potentiel de rendement.

Finalement, la technologie de désherbage combinée à la génétique permet une flexibilité afin de solutionner vos problèmes de mauvaises herbes les plus coriaces dans votre entreprise », explique l’agronome. « Les technologies Xtend et Xtendflex vont permettre de contrôler les laiterons, le trèfle et la luzerne tout en offrant une résidualité pour le contrôle des feuilles larges annuelles. La technologie Enlist sera votre alliée pour le contrôle de la prêle des champs et du pissenlit. Il est important de faire ses choix de cultivars de soya de façon éclairée en combinant ces trois aspects. Maizex est plus qu’un semencier; nous sommes un semencier qui combine de la génétique de pointe aux meilleures connaissances d’agronomie moderne », conclut Pascal Larose.

Éric Boulerice, de Syngenta

Spécialiste des semences chez Syngenta, Éric Boulerice propose comme premier choix le S02-M4XF, une variété hâtive de 2 550 UTM, mais qui peut être cultivée dans les régions situées dans le 2 400 et 2 500 UTM. « Plus tu montes au nord, plus c’est humide et c’est une variété qui s’adapte bien à ce climat. C’est un soya tolérant aux maladies, avec une bonne émergence et très bonne tenue pour sa hauteur de plant », explique Éric Boulerice. Nouveau sur le marché, le S02-M4XF vient remplacer le S01-C4X qui présentait une génétique similaire. Comme second choix, Syngenta suggère le S-13-Y4XF. « C’est aussi une nouvelle variété qu’on a introduite cette année. C’est un soya avec un excellent potentiel de rendement et une tolérance exceptionnelle aux maladies. Il offre une excellente tenue autant dans le semis direct que conventionnel. C’est un soya qui produit une très bonne hauteur de plant, avec une excellente tenue au champ. » Tout comme le S02-M4XF, le S-13-Y4XF est tolérant aux herbicides glyphosate, glufosinate et dicamba. « C’est une variété dotée du gène RPS 3A, ce qui lui donne une excellente tolérance au phytophthora », conclut Éric Boulerice.

Alexandre Tessier, de Prograin

Agronome chez Prograin, Alexandre Tessier propose pour 2024 deux variétés de soya non génétiquement modifiées : le Wilma (2 750 UTM) et le Aya (2 675 UTM). « Ce sont deux de nos bons vendeurs dans les variétés non OGM. Dans cette catégorie, on recherche des variétés qui couvrent les rangs le plus rapidement possible pour aider au désherbage. Les deux affichent une belle vigueur au printemps, avec un bon développement végétatif, et ferment rapidement les rangs », souligne-t-il. Autant le Wilma (gènes 1c et 3a) que le Aya (gène 3a) possèdent de bons caractères défensifs, avec une bonne tolérance à la sclérotinia. Le premier en sera en 2024 à sa 2^e année de commercialisation, tandis que le second entamera sa 3^e année sur le marché. Avec son 2 750 UTM, le Wilma convient bien aux cultures de la Montérégie, du Centre-du-Québec, de Lanaudière et de la région de Mirabel. Le Aya est aussi adapté pour ces zones et peut même être cultivé dans la région de Québec.

Guillaume Doré, de Sevita

Chez Sevita, le premier choix se porte sur le Navan (2 700 UTM), un soya destiné aux marchés du tofu et du miso. Cette variété conventionnelle à identité préservée (IP) de mi-saison offre une bonne tenue et d’excellentes performances dans plusieurs environnements de croissance, en plus d’une excellente défense contre la moisissure blanche, le phytophthora et le nématode à kyste (NKS). « C’est vraiment une variété complète, avec un bon package de défense, mais en même temps, on n’hypothèque pas le rendement », indique Guillaume Doré. Comme second choix, l’agronome propose le SI 1222E3N, une nouvelle variété Enlist E3 à haut rendement qui s’adapte à plusieurs environnements de croissance (semis direct, semis conventionnel, argile, etc.). « C’est une variété qu’on commercialise vraiment pour une première fois en 2023. Elle a une belle vigueur de départ et se démarque par sa largeur. Elle convient aussi bien dans les rangs aux 15 ou 30 po », note Guillaume Doré. Avec ses gènes de résistance au phytophthora, au nématode à kyste et à la pourriture brune de la tige, le SI 1222E3N présente un bon exemple de protection tout en ne sacrifiant rien au rendement. « C’est une variété passe-partout », résume le représentant de Sevita.

Cynthia Lajoie, de Pioneer

Semé au champ pour une première fois en 2023, le P007A68E (2 450 UTM) est une nouveauté Enlist de maturité hâtive dans le portfolio de Pioneer. « C’est un soya de bonne taille et avec une très bonne tenue à la récolte. C’est une excellente option pour les régions de l’Est », indique l’agronome Cynthia Lajoie. Elle souligne d’ailleurs que sa levée rapide, sa haute taille et son excellente tenue en fin de saison constituent des avantages dans les régions hâtives où les périodes de croissance sont plus courtes. Résistant à la moisissure blanche, le P007A68E performe bien dans les sols enrichis de fumier. Comme second choix, Cynthia Lajoie propose le P06A38E (2 675 UTM), un soya Enlist E3 qui a enregistré de très belles performances lors de sa première année de commercialisation en 2022. « C’est une variété stable à travers les environnements et ce, peu importe le type d’espacement et le type de sol. Il a une belle émergence, une bonne taille et offre une excellente tenue à la récolte tout en affichant une très bonne tolérance à la moisissure blanche », conclut l’agronome.

Stéphane Myre, de Dekalb

Comme premier choix chez Dekalb, Stéphane Myre propose le DKB08-80 (2 750 UTM), un plant plutôt érigé avec une excellente tenue et une superbe apparence à la récolte. « C’est une variété qui détonne par rapport aux autres. Elle a une couleur très foncée, avec un buissonnement juste parfait », souligne l’agronome à propos du DKB08-80, qui présente une tolérance au dicamba et au glyphosate tout en offrant une excellente résistance à la moisissure blanche. Comme second choix, Stéphane Myre opte pour le DKB14-97 (2 925 UTM), une variété très bien adaptée pour les sols argileux et limoneux qui a été testée avec succès en parcelles en 2022. « C’est une grande plante robuste à l’architecture en vase élancée. Elle est uniforme et constante, avec une excellente tolérance à la moisissure blanche », poursuit l’agronome. Malgré son 2 925 UTM, Stéphane Myre souligne qu’elle est bien adaptée à la région de Saint-Hyacinthe. « C’est un soya polyvalent pour tout le sud du Québec. C’est une plante sécuritaire, assez haute avec une bonne tenue », résume le représentant de Dekalb.

Phil Bailey, de SeCan

Chez SeCan, Phil Bailey propose le Béliveau R2X (2 750 UTM), un soya avec une bonne vigueur au champ et comptant plusieurs gènes de résistance dans son bagage. « Il est résistant au nématode à kyste du soya, mais, encore plus intéressant, il a deux gènes de résistance contre le phytophthora, qui est la maladie que les producteurs commencent à voir apparaître de plus en plus dans les champs. C’est un excellent choix pour les sols mal drainés. » Comme second choix, Phil Bailey opte pour le Ramage XF (2 675 UTM), un soya buissonnant qui peut être semé aux 7 à 30 po, résistant au nématode à kyste, qui excelle dans les environnements de faible et moyen rendement. « C’est une variété capable de maintenir sa hauteur même dans des environnements difficiles et qui tolère le glyphosate, le dicamba et le glufosinate », indique Phil Bailey en ajoutant que le Ramage XF est admissible à une prime de marché pour le soya IP.

David Proulx, de RDR Grains et Semences inc.

Développé par Céréla et vendu exclusivement par RDR Grains et sEmences, le Raymond (2 450 UTM  ou MR 00.6) est une variété hâtive, idéale pour les producteurs bio qui veulent semer du blé d’automne. « C’est un soya que les producteurs du Centre-du-Québec et de Saint-Hyacinthe vont sortir à la fin septembre ou au début octobre. L’avantage de ce soya, c’est qu’on peut en faire une rotation à trois cultures. Dans les régions plus éloignées, ça va être un soya pleine saison », indique le directeur général David Proulx. Le Raymond se distingue également par son haut taux de protéines, avec une moyenne de 47 %. « Ça peut être intéressant pour les producteurs qui torréfient leur soya à la ferme directement. » Provenant de SeCan, le OAC Kamran (2 725 UTM ou MR 0.6) est un soya avec un entre-nœud plus court, ce qui facilite le passage des tracteurs à la mi-août jusqu’au début du mois de septembre pour les semis à la volée de céréales d’automne. « Il accroche moins que les autres variétés avec une même maturité. Avec un UTM de 2 725, il est adapté pour une grande quantité de régions au Québec », explique David Proulx, qui souligne qu’il affiche un haut taux de protéines lui aussi, ce qui répond aux exigences des transformateurs. « Ce qui est intéressant avec lui, c’est qu’il teste entre 40 et 41,5 % de protéines sans compromis sur le rendement. Nos soyas au Québec et en Ontario sont bons sur le marché de l’exportation parce que la fève est grosse et la protéine est élevée », souligne le directeur général de RDR Grains et semences.

Samir Aoudia, de Synagri

Agronome chez Synagri, Samir Aoudia est très emballé de présenter le Katano (2 600 UTM), une nouvelle variété hâtive semi-buissonnante qui sera offerte pour la saison 2024. « C’est un 2 600 UTM, mais il se comporte très bien dans le 2 500 UTM. Dans les tests du RGCQ, le Katano figure dans le top 3 pour le rendement parmi toutes les variétés de sa zone. C’est une variété qui offre une excellente tenue combinée à une bonne résistance à la sclérotinia et au phytophthora (Rps1c, Rps1a et Rps3a). » Comme il s’agit d’une variété hâtive, il est recommandé de le semer aux 7 et 15 pouces. Comme second choix, Samir Aoudia présente le Ikeda (2 725 UTM), une variété conventionnelle buissonnante, adaptée aux 30 po même si elle peut être semée en rangs plus serrés, avec un très fort potentiel de rendement (106 % aux tests du RGCQ 2020-2022). « L’Ikeda présente une excellente vigueur printanière, une bonne résistance à la sclérotinia, au phytophthora et au nématode à kyste. Il performe dans tous les types de sols et est adapté au semis direct. C’est une valeur sûre », vante l’agronome en parlant de cette variété lancée sur le marché en 2021.

François Forest, de Semences Pride

Chez Semences Pride, le premier choix de François Forest se porte sur le PS0944XRN (2 775 UTM), une variété avec une excellente émergence et vigueur en plus d’une très bonne tenue et offrant un bon développement même en conditions difficiles. « C’est une nouveauté qu’on amène sur le marché qui va couvrir une grande géographie en termes de maturité. Elle peut être semée dans les zones allant de 2 700 à 2 900 UTM. Même dans les terrains argileux, en conditions de semis direct ou de travail réduit, sa croissance agressive couvrira rapidement l’entre-rang », explique l’agronome. Dans des sols plus légers et fertiles, on en limitera la population afin de bien s’assurer que l’ensemble des plants atteignent leur plein potentiel. Comme second choix, le représentant de Semences Pride propose le PS0072XR (2 475 UTM), un soya lui aussi de grande stature, avec une excellente tenue et une bonne tolérance aux maladies, incluant la moisissure blanche. « C’est une variété plus hâtive, adaptée pour les saisons plus courtes et fraîches de l’est et du nord du Québec. C’est un plant tout terrain, mieux adapté aux espacements étroits à moyens, avec un bon rendement et une bonne tenue en fin de saison. Performant même en conditions difficiles. »

Lisanne Emond, de Brevant

Chez Brevant, le virage vers la technologie de désherbage Enlist est résolument engagé et les deux variétés proposées par Lisanne Emond vont dans ce sens. Petit soya trapu offrant des caractéristiques physiques et agronomiques conçues pour résister à la moisissure blanche, le B074HE (2 700 UTM) offre un excellent potentiel de rendement. « C’est un des coups de cœur de nos clients et représentants. Il offre un bel équilibre entre les performances agronomiques et le rendement. C’est une de nos premières variétés qui met de l’avant le système de contrôle des mauvaises herbes Enlist, qui demeure nouveau pour les producteurs », souligne l’agronome. Comme second choix, Lisanne Emond opte pour le B119KE (2 800 UTM), un soya qui se démarque par sa tolérance à la moisissure blanche et son rendement. « C’est un plant de petite stature avec une excellente tenue à la récolte. Il démontre une super belle tolérance à la sclérotinia qui lui permet d’exprimer son plein potentiel de rendement. C’est un aspect important parce qu’on sait qu’au Québec, notre environnement est propice au développement de cette maladie. » Lisanne Emond conclut en encourageant les producteurs à profiter de l’ensemble des avantages que le soya Enlist offre du côté des performances agronomiques, du rendement et des possibilités de désherbage. « Je pense qu’on a ici une technologie qui amène un plus compte tenu des types de conditions et de mauvaises herbes qu’on retrouve au Québec. »

Alexandre Provost de Winfield

Directeur de comptes chez WinField United, Alexandre Provost propose deux valeurs sûres qui ont fait leurs preuves au cours des dernières saisons. Comme premier choix, le CP0922WPX (2775 UTM) est un soya polyvalent, peu importe la régie, le type de sol et l’espacement. « Nous l’avons depuis deux ans et c’est une variété super constante en termes de rendement. L’émergence et la tenue sont maximisées afin d’offrir une tranquillité d’esprit, du semis à la récolte. » Alexandre Provost apprécie aussi le fait qu’il peut être semé aux 15 ou 30 pouces. « Ça donne une flexibilité au producteur, dépendamment du type de régie qui sera utilisé. » Le CP0922WPX présente aussi une bonne tolérance à la moisissure blanche, un trait particulièrement apprécié dans des saisons pluvieuses comme cet été. Comme second choix, Alexandre Provost opte pour le CP1222WPE (2875 UTM), une variété bien adaptée au semis direct et qui doit être semée aux 30 pouces pour atteindre son plein potentiel. « C’est mon coup de cœur. Un beau plant massif, avec des feuilles larges et d’un vert émeraude. On la remarque tout de suite au champ, mais ce n’est pas juste du tape-à-l’œil. Elle va aussi chercher du rendement et livre la marchandise tout au long de la saison », ajoute-t-il.

Cet article est tiré de l’édition de septembre 2023 du magazine Grains.