Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les producteurs de grains de spécialité du Québec disposent d’un nouvel outil Internet pour entrer en contact avec des acheteurs potentiels. Le babillard électronique d’offre et de demande de grains de spécialité, qui a des allures de petites annonces, permet aux acteurs de ce marché de se faire connaître pour éventuellement faire des affaires et, peut-être, développer ces productions encore marginales dans la province.
Se lancer dans la production de grains émergents, comme le lin, le chanvre, l’épeautre et le haricot sec, comporte un certain nombre de risques. Il faut maîtriser les techniques de culture et les caractéristiques de la plante, bien entendu, mais il faut aussi compter sur des acheteurs prêts à prendre livraison de la production. Mine de rien, ça, c’est plus difficile qu’on ne le croit. Même si le Québec est petit, tout le monde ne se connaît pas. C’est particulièrement vrai dans les grains de spécialité. Qui produit, qui achète? Ça reste flou.
L’idée du babillard électronique développé par les Producteurs de grains de l’Est du Québec vise justement à faciliter la mise en marché de ces productions méconnues. « L’intérêt des agriculteurs pour les grains de spécialité est là, soutient Éric Pagé, secrétaire délégué aux Producteurs de grains de l’Est du Québec, mais ce qui les bloque, c’est la crainte de ne pas trouver d’acheteurs. » Les mêmes hésitations semblent habiter des acheteurs potentiels. « On a eu des contacts avec des acheteurs qui se disaient intéressés, mais qui hésitaient parce qu’ils n’étaient jamais trop certains que des producteurs seraient prêts à en faire », explique celui qui est aussi conseiller à la vie syndicale à la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent.
Défi : faire connaître le babillard
Le site ne présente rien d’exceptionnel, admet Éric Pagé. L’idée, c’est que le producteur puisse afficher ce qu’il a à offrir, et que l’acheteur fasse connaître ses besoins. « C’est vraiment un site qui se veut ouvert », insiste-t-il. « Un producteur peut dire : moi, j’ai 30 tonnes de lin à vendre, à tel prix; alors que l’acheteur peut tout simplement écrire : je suis acheteur de tel grain, je suis dans telle région, et j’en veux tant de tonnes. Il n’est même pas obligé d’indiquer le prix s’il le souhaite. »
Pour que cela advienne, il faudra cependant faire connaître le babillard aux différents acteurs de cette industrie. « C’est le défi, surtout du côté des acheteurs », admet Yves Clavel, directeur général adjoint aux Producteurs de grains du Québec, dont l’organisation compte donner un coup de pouce à l’initiative. « On va l’annoncer dans notre infolettre hebdomadaire, ça, c’est clair. On va aussi lui accorder une place, avec un lien, dans notre page Marchés de niche qu’on trouve sur notre site Internet », souligne Yves Clavel.
Développer un marché de niche comme celui-là ne va cependant pas de soi. « Si on prend l’exemple du lin, ce ne sont pas tous les acheteurs qui veulent travailler avec la graine. Il faut donc trouver ce marché là aussi », explique Yves Clavel. La solution la plus facile consiste souvent à mettre en lien le producteur et l’acheteur avant même les premiers semis. « Ça veut dire d’impliquer des acheteurs avant le stade de la récolte parce que sinon, c’est un peu dangereux. »