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La coopérative Le petit abattoir, à Saint-Joachim-de-Shefford, en Estrie, n’a pas réussi à recruter de main-d’œuvre permanente, ce qui la place en difficulté financière. Une agence de placement qui lui a fourni de la main-d’œuvre pendant quelques semaines n’arrive d’ailleurs pas à se faire payer.
« On leur a fourni des employés à partir de la mi-juin, qu’on a recrutés et qu’on a transportés jusque là-bas. Leurs besoins variaient; parfois, c’était quatre, parfois, six employés par jour. Après quelques semaines, ils nous ont dit qu’il n’y avait plus beaucoup de bêtes à abattre, qu’ils avaient des ennuis techniques. Ça avait l’air d’un mensonge », rapporte Adam Boukhari, propriétaire de l’agence d’emploi L’Éléphant bleu, basée à Montréal. Depuis le mois d’août, l’agence dit ne plus arriver à parler aux responsables de la coopérative ni à se faire payer pour les services rendus. « On essaie de rejoindre les membres du CA [conseil d’administration] et personne ne nous répond », déplore M. Boukhari, qui a donc envoyé une mise en demeure à la coopérative, le 23 août, la sommant de payer des frais totalisant un peu plus de 20 000 $ pour le recours au personnel de l’agence et les frais de transport fournis de la mi-juin à la fin juillet.
Un problème de main-d’œuvre, soutient la coopérative
Jointe par La Terre, le 31 août, Katie Guillemette, secrétaire du conseil d’administration du Petit abattoir, a reconnu que la coopérative traversait une période difficile. « Présentement, les liquidités sont assez basses. Mais on est en discussions avec des créanciers et des entreprises privées pour une relance potentielle ou pour la vente. Il y a quelques options sur la table », a-t-elle révélé.
Rappelons que depuis le 21 août, Le petit abattoir a suspendu ses activités d’abattage « pour une durée indéterminée en raison du manque de main-d’œuvre », écrivaient les membres du CA à leurs clients dans un message Facebook. Une explication reconfirmée par Mme Guillemette, qui précise que la difficulté résidait principalement dans le recrutement d’employés permanents, du côté tant de la chaîne d’abattage que de la gestion. « On a été forcés d’avoir recours à une agence de placement, mais il y avait trop de roulement. Les employés n’étaient pas formés et ça nous prenait un temps fou chaque fois. Ça ne fonctionnait pas », explique-t-elle.
La coopérative n’a pas non plus été en mesure de trouver un gestionnaire pour l’abattoir. « On se pose encore la question : ‘‘Est-ce qu’il faut scinder les responsabilités en deux? Est-ce qu’il y en avait trop pour une personne?’’ » analyse Mme Guillemette.
Entre-temps, ce sont les membres du CA qui se sont, malgré eux, retrouvés avec ces responsabilités sur les épaules. « Au départ, on n’était pas supposés devoir s’impliquer dans les opérations de l’abattoir. On a tous nos propres entreprises à gérer et on est essoufflés », confie-t-elle.
Un modèle au service des petits producteurs
Cette coopérative de solidarité sociale a été mise sur pied par un groupe de petits producteurs de volaille qui avaient besoin d’un service d’abattage de proximité et à petite échelle. Les installations, aménagées dans des conteneurs, ont reçu leur licence d’exploitation de l’Agence canadienne d’inspection des aliments en juillet 2022 et les activités d’abattage ont commencé quelques mois plus tard, soit il y a environ un an.