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Dans plusieurs régions du Québec, un nombre croissant de forêts privées comptent maintenant parmi les sites d’implantation de nouvelles truffières.
« Il y a 55 producteurs de truffes au Québec et dans peu de temps, il y aura autant de cultures de truffes sous couvert forestier qu’en milieu agricole », prédit Maude Lemire-Comeau, copropriétaire et présidente de Truffes Québec, une entreprise spécialisée dans la production d’arbres truffiers et la fourniture de services-conseils pour l’implantation de truffières. « Une dizaine de projets sont réalisés et une dizaine d’autres sont en cours de réalisation », indique la présidente.
Son équipe a supervisé la grande majorité des projets de plantation au Québec. Les propriétaires qui veulent tenter l’expérience truffière peuvent se manifester auprès de l’entreprise de Granby (truffesquebec.com). Des experts effectuent alors une visite de l’exploitation forestière pour déterminer si le terrain est propice. Leur évaluation est confirmée par une analyse de sol. Un plan d’implantation des arbres truffiers est élaboré selon le projet. En Mauricie, par exemple, le Club-conseil en agroenvironnement Lavi-Eau-Champ supervise les facettes agronomiques de l’implantation de la truffière.
C’est la démarche qu’a effectuée le couple Cindy Pronovost et Denis Perrin, qui vient tout juste de compléter l’implantation de sa truffière sous couvert forestier. Il y a deux ans, les jeunes propriétaires ont entrepris la remise en état une petite forêt d’un hectare et demi à Trois-Rivières, en Mauricie.
Des arbres inoculés avec du mycélium de truffe
L’entreprise a fourni plus de 1 600 chênes rouges et quelques dizaines de noisetiers, tous de jeunes arbres mycorhizés, c’est-à-dire inoculés avec du mycélium de truffe blanche Borchii pour les noisetiers et du mycélium de truffe des Appalaches, un champignon indigène au Québec, pour les autres. « Les plants qu’on fournit sont déjà mycorhizés et il est possible de mixer avec des arbres provenant des pépinières qui sont inoculés », explique Maude Lemire-Comeau. « C’est un mix qui coûte beaucoup moins cher, qui peut être beaucoup plus rentable dans un contexte de haute densité en milieu forestier. »
Les jeunes producteurs de Trois-Rivières espèrent récolter leurs premières truffes dans sept ans environ.
« Pour le moment, il n’est pas question qu’on fasse nous-mêmes notre mise en marché », explique Denis Perrin. « Notre récolte va être confiée à Truffes Québec, mais à plus long terme, il n’est pas impossible qu’on en fasse la transformation. »
Des producteurs forestiers qui ont réservé une partie de leur forêt à la culture truffière peuvent obtenir un permis du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec leur donnant accès aux programmes d’aide financière. « Des propriétaires ont aussi contacté leur syndicat ou leur agence forestière pour obtenir de l’aide pour la préparation du sol », indique la présidente de Truffes Québec.
En attendant que les premières truffes soient récoltées chez les producteurs du Québec, une route des truffières est en préparation. La route du « croissant truffier » devrait passer par la Montérégie, l’Estrie, le Centre-du-Québec et la Mauricie. Tout en bichonnant leurs plantations, les producteurs participants se préparent à recevoir les consommateurs.
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Cet article a été publié dans l’édition de septembre du magazine Forêts de chez nous