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L’Abitibi-Témiscamingue est la dernière région du Québec à se doter d’une entente sectorielle pour le développement du secteur bioalimentaire, un levier assorti d’une enveloppe de 1,7 M$, qui devrait permettre des avancées pour le développement de la filière des grandes cultures biologiques.
« Par notre géographie, par les changements climatiques, par les sols dont nous disposons, on devient en quelque sorte le prochain grenier du Québec », avance le recteur de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), Vincent Rousson, qui a accueilli le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, dans les installations de l’Unité de recherche et de développement en agroalimentaire à Notre-Dame-du-Nord, le 17 août.
La préfète de la MRC de Témiscamingue, agronome de formation, abonde dans le même sens. Claire Bolduc voit dans le développement de la filière des grandes cultures bio une occasion d’acquérir des connaissances spécifiques à la région, mais aussi d’attirer des chercheurs de calibre international.
« On connaît bien l’agriculture biologique dans la plaine du Saint-Laurent; ce sont des sols issus de mers. Ici, on a des sols issus de dépôts lacustres. Donc, comment peut-on bâtir en améliorant nos technologies, nos pratiques pour vraiment soutenir les agricultures ici? L’agriculture biologique, ce sont les sciences de base, les sciences qui vont servir tous les producteurs, qu’ils soient bio ou non », soutient-elle.
Saluant la cohésion dont les élus municipaux ont fait preuve pour la conclusion de cette entente, le président de la fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles, Pascal Rheault, qui est aussi maire de Sainte-Gertrude-Manneville, espère que les producteurs de la région pourront utiliser ce levier pour augmenter le taux de transformation des produits agricoles. « Pour être dans le monde municipal depuis longtemps, je pense qu’on n’a jamais parlé autant d’agriculture. Plus on fait de transformation chez nous, plus il y a d’argent qui va rester chez nous. On va alimenter la filière et on va arrêter de faire du transport avec nos produits et aider pour la planète », soutient-il.
La sempiternelle question de l’abattage
L’entente prévoit aussi le soutien à la mise en marché des produits de la viande, un frein récurrent au développement de l’industrie, puisqu’il n’y a pas d’abattoir provincial dans la région. Pour les élus, il n’est toutefois pas question de financer un nouveau projet d’abattoir. « Tout l’écosystème qui accompagne une démarche de mise en marché, d’abattage, et de rendre la bouffe directement chez le consommateur, ça, ça peut être soutenu par une entente sectorielle », nuance Claire Bolduc.
Quand les consommateurs pourront-ils prétendre acheter leur hamburger 100 % régional à l’épicerie? « Le dossier [du bœuf nourri à l’herbe amorcé au début des années 2000] VitaliPré, on a peut-être été quelques années trop tôt avec ce projet, peut-être trop innovateurs. Aujourd’hui, ce projet arriverait pile-poil avec les objectifs et les orientations. Ce projet avait été mis sur la glace, mais on est en train de travailler pour le repositionner autrement », mentionne le recteur de l’UQAT. De quoi apporter un peu d’espoir en cette saison particulièrement difficile pour les éleveurs en raison de la sécheresse.