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Le producteur de porcs biologiques duBreton souhaite faire cavalier seul et ne plus avoir à passer par l’intermédiaire des Éleveurs de porcs du Québec pour ses élevages de porcs biologiques et de marque Certified Humane.
L’entreprise, basée à Saint-Bernard, dans Chaudière-Appalaches, produit, transforme et met en marché exclusivement du porc de niche depuis 2019. Le plan conjoint de mise en marché collective oblige toutefois la division élevage de l’entreprise à payer, pour les porcs qu’elle produit, les mêmes contributions que tous les autres producteurs de porcs traditionnels à l’organisation des Éleveurs de porcs du Québec.
Dans le contexte de la crise traversée par l’industrie porcine depuis deux ans, plusieurs contributions spéciales ont été appliquées par les Éleveurs de porcs, entre autres pour le remboursement de la grève des employés de l’usine Olymel de Vallée-Jonction, le détournement des porcs vers les États-Unis, et, dernièrement, pour la mise en place du mécanisme de retrait temporaire de la production. « Ce sont des outils qui servent la production de masse, mais pas la nôtre. C’est pour cette raison-là que nous on dit : « Je ne peux pas payer des contributions de 5-10 $ par porc à mes compétiteurs! » L’année passée, on a payé 1,7 M$ qu’on a jeté dans le feu. Ça n’a pas de sens, surtout que nous, comme producteur de porcs, on n’est pas compensé par l’ASRA, puisqu’on s’est retiré du programme en 2019 », explique Vincent Breton, président de duBreton, lors d’une entrevue accordée à La Terre, le 25 août.
Deux jours plus tôt, l’entreprise qu’il dirige a déposé une demande d’exclusion du plan conjoint de mise en marché collective des Éleveurs de porcs du Québec devant la Régie des marchés agricole et alimentaire du Québec (RMAAQ). Une requête permise par un article du Règlement sur la production et la mise en marché des porcs, spécifie M. Breton, mais presque jamais été utilisé jusqu’ici.
Ce dernier espère qu’il recevra l’appui des Éleveurs de porcs du Québec dans sa démarche. Car, selon lui, il est temps de revoir la structure « rigide » actuelle pour donner plus d’options aux éleveurs indépendants qui aimeraient développer des marchés différents que le porc de commodité. « Cette demande n’est pas juste bonne pour nous, mais pour tous ceux qui veulent innover et diversifier les marchés », dit-il.
Les Éleveurs de porcs du Québec, de leur côté, ont indiqué à La Terre qu’ils étaient contre le fait d’exclure des producteurs du Plan conjoint, mais qu’il était encore trop tôt pour se prononcer sur le contenu de cette demande, qu’ils sont encore en train d’analyser. « Chose certaine, c’est que duBreton, en tant que producteur de porc, peut participer à nos assemblées pour faire valoir ses points », précise Tristan Deslauriers, directeur des relations publiques.
Il rappelle en ce sens que le plan conjoint et tous ses règlements sont approuvés par les éleveurs de porcs et qu’il est ensuite validé par la RMAAQ, qui s’assure qu’il y ait un consensus.
Il reste que la demande déposée par duBreton est « quelque chose de très rare », spécifie par ailleurs M. Deslauriers. « En fait, je pense que ça ne s’est jamais fait », ajoute-t-il.
La RMAAQ tiendra prochainement une conférence de gestion avec les parties impliquées pour déterminer la marche à suivre entourant cette demande.