Plusieurs sourcils se sont levés lorsque New Holland a parlé la première fois d’un tracteur alimenté à l’hydrogène l’année dernière. Non seulement le manufacturier n’abandonne-t-il pas son projet NH2, mais il le mettra à l’essai cet été sur une ferme pilote en Italie, la toute première ferme autosuffisante en carburant.

Le concept va comme suit : les fumiers, déchets organiques et plantes cultivées à cette fin permettre du produire du méthane, par fermentation, dans de grands bassins hermétiques. Ce gaz est capté et alimente des génératrices. L’électricité ainsi produite est convertie en hydrogène par électrolyse (quoique d’autres méthodes soient à l’étude) et c’est ce gaz qui alimente le tracteur futuriste de New Holland. Ce tracteur parviendra-t-il par la suite à réaliser ses travaux quotidiens? C’est ce que l’entreprise tentera de prouver sur le terrain cet été.

Le tracteur mis au point pour cette aventure possède deux moteurs, un pour ses mouvements et l’autre pour actionner la prise de force arrière et les circuits auxiliaires. Selon les chiffres dévoilés par la compagnie, la puissance du tracteur serait équivalente à un confrère conventionnel de 120 hp. Nous avons appris, lors d’une conférence de presse de New Holland dans le cadre d’Agritechnica, qu’une entente avait été signée avec la firme Michelin, pour la fourniture des pneus mais plus essentiellement, de cellules électriques de pointe, une autre technologie développée par la compagnie française. Selon New Holland, ces cellules contribuent à conférer au tracteur une autonomie maximale de trois heures, selon les opérations, malgré le fait que le réservoir d’hydrogène soit passé de 2.4 à 8.2 kilogrammes.

New Holland ne sait pas avancé sur l’aspect rentable de l’opération, préférant pour l’instar tenter ce tour de force technologique. Une ferme réussissant à fournir en carburant un tracteur qui n’émet aucun polluant cadre bien dans la stratégie de New Holland de miser sur la carte environnementale.