Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
C’est sur une route du Dakota du Sud en compagnie du directeur des ventes américaines que David Vallières, président du Groupe Valmetal, dont le siège social est établi à Saint-Germain-de-Grantham, s’entretient avec nous. L’horaire est chargé, mais ce genre de pèlerinage à des milliers de kilomètres de la maison fait partie de la routine pour le copropriétaire du manufacturier d’équipements agricoles avec son père Yvon, sa mère Lise, ainsi que ses frères Éric et Dominic.
Pour rester en affaires et dominer son secteur, il faut connaître le terrain, le sentir sous ses pieds. « C’est important de rester connecté avec le marché », soutient l’homme d’affaires dont l’entreprise se spécialise dans l’alimentation des vaches laitières, la gestion des fumiers et le traitement des eaux usées. « Les agriculteurs travaillent sept jours sur sept avec nos équipements. Ils savent ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins bien selon leurs besoins », explique-t-il. « Au Dakota du Sud, par exemple, tous les nouveaux projets de ferme laitière comptent des troupeaux qui varient entre 6 000 et 12 000 vaches. Leurs besoins ne sont pas les mêmes que les fermes d’une centaine de vaches », remarque-t-il tout en ajoutant que deux de ses collègues se trouvent d’ailleurs au Mexique pour rencontrer des agriculteurs et des concessionnaires de la marque.
Écouter le monde
Ce soin à écouter ses clients explique certainement en grande partie pourquoi Valmetal conçoit et vend ses équipements agricoles à peu près partout sur la planète depuis de nombreuses années. Chaque rencontre permet de récolter une somme d’informations pour améliorer les produits et innover. « Les agriculteurs nous parlent de leurs problèmes et on essaie de trouver des solutions », explique David Vallières. La stratégie fonctionne manifestement puisque l’entreprise de près de 500 employés, dont 350 au Québec, semble répondre au moindre besoin des agriculteurs dans son secteur d’activité. « Personne ne dispose d’une gamme aussi complète que la nôtre », affirme le président de Valmetal. « Dans l’alimentation, par exemple, on offre tout ce dont le producteur a besoin. Les silos, les convoyeurs, les mélangeurs, les réserves à ensilage, les repousse-fourrage, les robots d’alimentation… absolument tout, jusqu’à l’automatisation des systèmes. »
40 ans de croissance
Si les représentants de Valmetal parcourent des dizaines de milliers de kilomètres par année, l’entreprise aussi a fait du chemin au fil des décennies. Lorsque Yvon Vallières lance Valmetal, en 1983, c’est parce que le principal client pour qui il fabrique des équipements agricoles vient de faire faillite. « Mon père s’est dit : “Je ne suis pas pire qu’un autre, je vais partir mon entreprise” », raconte son fils.
« Il a regardé ce qui se fabriquait au Canada, mais surtout ce qui ne se fabriquait pas. Il a constaté qu’il n’y avait pas de fabricant de videur de silo. C’est le premier produit de Valmetal, mis sur le marché en 1983. »
Lorsque les trois frères rejoignent l’entreprise, à la fin de leurs études, le clan Vallières appuie sur la pédale de la croissance. Avec des formations et des talents complémentaires, les cinq membres de l’équipe accélèrent le pas.
En 1996, Valmetal s’attaque au marché des États-Unis. Le Midwest se trouve dans le viseur. « Ce n’était pas facile, reconnaît David Vallières. “Des petits Canadiens français ici? Est-ce qu’ils vont vraiment rester?” Alors, on a acheté un terrain au Wisconsin et en 1998, on a bâti un premier centre de distribution pour montrer au marché qu’on était sérieux et qu’on était là pour rester. »
Valmetal achète la division agricole de l’entreprise Agrimétal, de Wickham, en 2000. La transaction fait doubler le chiffre d’affaires et le nombre d’employés. Le fabricant d’équipements de ferme marque ensuite un grand coup, en 2006, avec l’achat de la faillite des Industries Bodco, situées à proximité de Sherbrooke. « Ça nous a fait entrer dans le monde des équipements de fumier, explique le chef d’entreprise. Jusque-là, on était strictement dans l’alimentation. »
Un élément manque toutefois à Valmetal pour compléter sa gamme de produits : la séparation des solides et des liquides des fumiers. L’entreprise règle la situation avec l’acquisition, en 2018, de la californienne US Farms Systems, qui lui ouvre les portes de l’ouest des États-Unis.
Préparer l’avenir
Alors qu’une troisième génération de Vallières pointe à l’horizon, avec l’arrivée de Louis et de Philippe, Valmetal veut pousser plus loin son offre de services aux agriculteurs et producteurs laitiers. L’entreprise souhaite capter les biogaz produits par le fumier, directement à la ferme. « Ça fait environ quatre ans qu’on travaille avec des entreprises de biométhanisation », explique le président du Groupe Valmetal. L’idée consiste à faire passer le fumier dans un appareil, de capter et de filtrer le méthane jusqu’à le rendre assez pur pour servir de source d’énergie. « Un de nos clients, en Australie, transforme le méthane en électricité. Non seulement il est autosuffisant en électricité, mais il arrive à en revendre un peu sur le marché », soutient-il, visiblement heureux de souligner que la réussite de l’entreprise qu’il dirige s’explique par le travail de chacun des quelque 500 membres de l’équipe, qu’il appelle les « Valmétaliens ».
Ce portrait d’entreprise est une présentation de