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À l’aube de ses 43 ans, Éric Clouâtre a déjà 25 ans d’expérience derrière le marteau d’encanteur et il n’est pas près de l’accrocher. « Je m’imagine très bien faire ce métier-là jusqu’à 70 ans », dit-il.
Preuve qu’il a encore une passion dévorante pour son métier : il se plaît à se mesurer à d’autres encanteurs, comme il l’a encore fait à l’occasion de la dernière compétition de la Livestock Markets Association of Canada, qui s’est tenue à Olds, en Alberta, et au cours de laquelle s’affrontaient 35 encanteurs de partout au pays. Même s’il n’a pas atteint les finales, Éric Clouâtre en est encore revenu emballé.
« C’est ma dixième participation à la compétition et chaque fois, je fais des rencontres intéressantes. J’en reviens grandi, avec de nouvelles idées. »
C’est en 2010 qu’il s’est lancé dans la compétition à l’invitation de son employeur, Encan Québec. Il y a rapidement pris goût et il s’est démarqué par ses performances bilingues. « Je suis le seul Québécois à participer à la compétition et sans doute le seul à bien maîtriser les deux langues », précise-t-il.
Un encanteur précoce
Si Éric Clouâtre cumule déjà 25 ans d’expérience, c’est qu’il a commencé sa carrière à 18 ans. C’était en 1998, dans sa région natale, le Témiscamingue. Il se rappelle bien cet appel d’un gérant d’encans de l’Ontario pour lui offrir un micro pour la vente de petits animaux.
« Je connaissais tout le monde dans le milieu. J’avais à peine 12 ans, et j’accompagnais toujours mon père [producteur laitier] dans les encans. Je me tenais aux abords des arènes de vente. J’observais les encanteurs et les clients. »
Le jeune homme a donc accepté de relever le défi. Il a pris le micro… et la magie a opéré. « Quand j’ai vendu mon premier lot, j’ai su que ce serait mon métier. » À partir de ce moment, le jeune encanteur n’a cessé de peaufiner ses techniques, qu’il a aussi pu améliorer grâce à une formation intensive suivie en Ontario, puisqu’il n’y avait pas de formation pour encanteurs au Québec. « En 2005, le Réseau Encans Québec m’a offert cette formation donnée par un panel d’experts, des encanteurs et aussi un médecin pour bien développer ses cordes vocales et un avocat pour se familiariser avec les implications légales. Ç’a vraiment été profitable. »
Aujourd’hui, Éric Clouâtre partage ses connaissances et ses expériences avec de jeunes encanteurs qu’il entraîne et qu’il oriente vers des centres de formation dans d’autres provinces. Il les aide ainsi à développer ces qualités essentielles que doit avoir un encanteur. La voix est sans aucun doute un attribut de premier ordre. « Ce n’est pas tout d’aller vite, dit-il. Il faut se faire comprendre. » Un sens de l’observation aigu est aussi primordial. « Il faut tout voir pour avoir un coup d’avance sur ce qui se passe. »
Enfin, une autre qualité essentielle – et non la moindre – est d’avoir le sens du spectacle. « Évidemment qu’il faut être à l’aise avec un micro et devant un public pour donner un bon spectacle. Moi, j’ai eu la chance de faire du théâtre et de l’impro, alors j’ai eu l’occasion, très jeune, de développer cet aspect-là! »
Et Éric Clouâtre est catégorique; il a bien l’intention de continuer à diriger le spectacle pendant quelques décennies encore!