Histoires de relève 21 juillet 2023

L’agriculture les doigts dans le nez, vraiment?

« Relève agricole, c’est facile, tu l’as tout cuit dans le bec! » Je ne compte même plus le nombre de fois que j’ai entendu cette phrase-là. Si c’est si facile, pourquoi sommes-nous si peu à nous engager en agriculture de nos jours? 

Il faut dire que l’industrie dans laquelle nous sommes engagés fait face à de nombreux défis et à des facteurs incontrôlables. Certains diront qu’il faut avoir de la passion, et il en faut certainement, mais pour ma part, c’est surtout la piqûre de l’entrepreneuriat qui a su captiver mon intérêt pour l’agriculture. Dès mon plus jeune âge, si on ne me trouvait pas à la ferme familiale, j’étais sans doute à la ferme d’un voisin, en train d’approfondir et de diversifier mes connaissances dans d’autres secteurs agricoles.

À l’âge de 16 ans, je démarrais mon entreprise de travaux à forfait, tout en continuant de m’impliquer davantage dans la ferme familiale. Sept ans plus tard, on entamait les démarches de transfert de l’entreprise. Ça a été une grande étape, autant pour moi que pour ma mère, qui avait bâti elle seule son entreprise dans le secteur porcin. S’ajoutait à tout ça la décision de transformer la ferme de type naisseur-finisseur vers une production de porc sur litière de type Certified Human. Malgré certains enjeux rencontrés durant le processus de transfert, le fait d’avoir été encadré par des professionnels nous a grandement aidés à concilier les besoins de chacun. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment réalisé l’importance de l’accompagnement dans ce type de démarche, surtout sur le plan humain. 

Après le transfert et la transformation de la ferme, puisque j’avais toujours un intérêt marqué pour les grandes cultures, est né un partenariat avec un producteur du voisinage. Ce modèle coopératif, qui perdure depuis quelques années déjà, nous permet de maximiser nos ressources et d’atteindre une meilleure rentabilité. Ça m’amène, d’une part, à aller au-delà de mes ambitions et, d’autre part, à continuer à faire vivre le patrimoine existant. Même s’il peut sembler non conventionnel, ce modèle gagnerait sans aucun doute à être connu davantage par les agriculteurs qui valorisent la culture d’entraide. 

Finalement, peu importe l’histoire qui a tracé notre parcours, il y a une place pour chacun en agriculture, il suffit de trouver le modèle qui répond à ses aspirations!

En collaboration avec
la Fédération de la relève agricole du Québec