À une certaine époque, les jeunes du voisinage étaient heureux d’amasser quelques dollars en échange d’une journée de dérochement. Mains écorchées et ampoules aux pieds constituaient même un signe d’endurance! Aujourd’hui, sans un salaire de 20 $ l’heure, sans une pause toutes les 45 minutes et sans possibilité de brancher leur iPhone sur un réseau sans fil, il demeure difficile de les recruter.

Décidément, les « érocheux », les bons, sont ardus à trouver. Devant cette réalité, plusieurs producteurs ont jeté l’éponge et règlent leur problème de roches en optant pour le semis direct. D’autres sont toutefois passés à l’ère de la machine.

Non seulement les machines accomplissent-elles un excellent travail, mais elles demeurent infatigables et peuvent travailler jour et nuit. Deux concepts de ramasse-roches occupent le marché : un premier où, en un seul passage, les cailloux sont andainés et ramassés et un deuxième, qui exige deux passages, alors qu’une andaineuse est suivie d’un ramasse-roches. Comment se comportent ces appareils au champ? Voici les commentaires de quelques propriétaires.

Haybuster

Il s’agit d’un modèle à la forme particulière qui andaine et ramasse les roches simultanément. Un râteau rotatif dirige les cailloux à l’intérieur d’une roue géante. Les palettes qui la composent les élèvent jusqu’à l’entrée de la trémie où ils y sont déversés. « Dans un champ très rocheux, ce modèle remplace facilement une dizaine d’hommes, affirme Daniel Leclair, un producteur laitier et de grandes cultures de Saint-Germain-de-Grantham, près de Drummondville. La superficie couverte par la machine est moindre, environ 10 pieds de large au total, mais pour notre ferme, c’est parfait. »

Daniel Leclair et son frère cultivent 350 hectares sur billons. Ils emploient notamment leur ramasse-roches dans les champs ayant subi des travaux de nivellement. « Les activités rattachées au nivellement, à savoir le labour et le sous-solage, engendrent généralement l’émergence de nombreux cailloux. Nous donnons un coup de vibro et passons ensuite avec le ramasse-roches. Le champ devient propre et nous sommes ensuite prêts pour une rotation de cultures de sept ans », précise-t-il. Sur une terre à forte densité de pierres, la vitesse d’avancement est de 3 km/h et d’approximativement 5,5 km/h dans une zone à l’abondance modérée, selon M. Leclair.

En termes de diamètre, sa Haybuster prend en charge les cailloux entre 4 et 30 cm. « J’ai vu des spécimens ayant plus de 30 cm entrer dans la machine. De fait, ce n’est pas tant le diamètre que la forme de la pierre qui limite son traitement par la machine. De toute façon, les roches trop grosses se bloquent dans la roue. À ce moment, il suffit de reculer pour qu’elles se dégagent. Ensuite on la récupère avec le godet à roches », explique-t-il.

Certaines conditions de terrain sont toutefois à éviter avec cet équipement. « Il faut idéalement employer le ramasse-roches après une céréale, en été, alors que le champ est sec. Un léger travail de sol produisant une terre meuble s’avère aussi nécessaire, autrement les pierres emprisonnées dans un sol croûté seront difficilement délogées par la machine.

De plus, il vaut mieux travailler sur un relief uniforme à défaut de quoi les roches amenées par le râteau rotatif demeureront dans les creux. Finalement, oublions les couennes de prairie mal enfouies ou les champs couverts de résidus de maïs : la machine ramasse alors autant de débris de culture que de roches », conclut-il. Le Rock-Eze de Haybuster fonctionne entièrement par l’entremise du système hydraulique du tracteur. Le râteau rotatif, le dispositif de relevage et le déversement de la trémie nécessitent chacun une sortie d’huile. Pour les tracteurs qui possèdent uniquement deux sorties, une valve en « Y », offerte en option sur la machine, règle le problème.

Haybuster 3106

Largeur de travail : 3 m

Diamètre des roches accepté : 30 cm*

Hauteur de déchargement : 2 m

Capacité de la trémie : 0,765 mètre cube

Poids : 2087 kg

Prix de détail suggéré : 24 500 $

*Évaluation du producteur

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