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L’attrait des régions est à son plus fort pendant l’été. Profitons-en pour vous suggérer quatre lectures de saison qui célèbrent la ruralité de belle façon.
Chère Dolorès, premier tome de la trilogie Une chance qu’on s’aime, d’Élise Lagacé, est le roman d’été parfait, plein de vitalité et fantaisiste à souhait. Après s’être poussée toute jeune de son village natal du nom de Saint-Jean-Bon, ce qui vous donne le ton, Dolorès, DJ de 38 ans et maman de trois enfants, y fait un retour inattendu à la faveur d’un testament. La voilà seule héritière du garage paternel, ce qui fait son affaire, mais pas celle de son frère, magouilleur de première qui s’estime déshérité et dont elle va devoir se méfier.
Les tribulations de cette jeune femme bousculée par la vie et le père de ses enfants vous feront vite comprendre pourquoi Respire Dolorès! est le titre du second tome déjà paru. Mais son retour au bercail dans son petit village natal de la campagne lanaudoise s’avère si providentiel pour elle et ses enfants qu’on en ressort réconfortés. Ode à l’entraide villageoise et à la communauté, Une chance qu’on s’aime, publié aux Éditions Édito, se lit écoutant la playlist de Dolorès, dont le lien se trouve à la fin du roman.
Poursuivons notre virée dans Lanaudière sur les rives de la Mastigouche avec La sainte paix, un roman policier d’André Marois, qui vient de paraître chez Héliotrope.
Tout ce que demande Jacqueline à la vie désormais est d’avoir la sainte paix dans son petit coin de paradis qui donne sur la rivière. Lorsqu’elle apprend que sa voisine de l’autre rive a décidé de vendre sa propriété, Jacqueline, veuve solitaire de 74 ans, comprend qu’elle va devoir intervenir si elle veut sauvegarder sa belle tranquillité. Elle ourdit donc un plan pour empêcher toute vente de se faire chez sa voisine avant un bon bout de temps. Et tant pis s’il faut faire pour cela des victimes…
Je ne vous en dis pas plus, sinon que les simulations d’interrogatoires de police que Jacqueline s’amuse à répéter vous feront jubiler. Vraiment, vous passerez un chouette moment avec ce bijou de polar noir si bien imaginé.
Faisons un pas de géant et enjambons le fleuve. Suivons la route jusqu’à Rivière-du-Loup et bifurquons à droite. Dépassons Cabano, puis Dégelis et aventurons-nous dans cette partie du Nouveau-Brunswick qu’on surnomme la deuxième Acadie.
Recueil de courtes histoires écrites dans un style direct proche de l’oralité, Rivières-aux-Cartouches : histoires à se coucher de bonne heure, publié aux Éditions Perce-Neige, nous fait découvrir les lieux et les personnages d’un village forestier que vous n’êtes pas près d’oublier.
Dédié, par l’auteur Sébastien Bérubé, aux francophones des régions de Madawaska et de Restigouche, dont il se fait le porte-voix, ce recueil est le grand gagnant du Combat national des livres de Radio-Canada cette année. On comprend pourquoi, à lire des passages criants de vérité comme celui-ci : « Quand je suis parti à l’université, je m’étais promis de jamais revenir. Je venais voir mes parents, mais chaque fois, ça me faisait mal. Pas parce que le village me faisait honte, mais parce que je m’en ennuyais. C’est de ça que j’avais honte. » Et le narrateur de confier qu’il a vendu la maison de ses parents simplement parce qu’il était incapable de s’avouer s’ennuyer à ce point de ce qu’il avait maudit le plus au monde, son village. Ouf!
Terminons notre virée estivale à Caplan, dans la Baie-des-Chaleurs, avec Nous étions le sel de la mer (VLB éditeur), un roman policier lauréat de nombreux prix, en France comme ici. Catherine, belle touriste de 30 ans, séjourne à Caplan dans l’espoir de retrouver sa mère qu’elle n’a jamais connue. La jeune femme questionne discrètement les villageois et se lie d’amitié avec un vieux marin. Mais voilà qu’un pêcheur découvre dans ses filets le cadavre d’une femme qui s’avère être sa mère et dont tous les marins du coin semblent avoir été jadis amoureux. Catherine cherche à en savoir plus long, ainsi que le sergent Moralès, dépêché sur les lieux. Mais les marins sont réticents à livrer leurs secrets sans y mettre le temps… Roxanne Bouchard a le don de nous faire entendre la voix, l’âme et le cœur souvent brisé des pêcheurs gaspésiens à qui elle rend ici un formidable hommage. Première enquête du sergent Moralès, qui en compte trois et qui, toutes, se passent en Gaspésie ou aux Îles-de-la-Madeleine, ce roman d’atmosphère a tous les appâts pour compter parmi vos beaux souvenirs d’été.