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ROQUEMAURE – Au cœur du pays des mines, en Abitibi-Témiscamingue, le village de Roquemaure, qui vient de recevoir des fonds du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation pour le l’élaboration d’un Plan de développement de communauté nourricière, tente de résister au développement minier.
Avec ses 400 habitants, Roquemaure est entièrement zonée verte. C’est aussi l’un des premiers chantiers coopératifs agricoles de la région. L’agriculture, ici, fait partie de l’ADN de la municipalité, fait valoir le maire, Mathieu Guillemette. « On est pour le développement de l’agriculture, de l’alimentation. On n’est pas formellement contre [l’activité minière], mais on est défavorables à l’idée », illustre-t-il, brandissant la résolution adoptée en avril qui stipule que la Municipalité refuse à Kenorland Minerals l’autorisation de procéder à des sondages sur son réseau routier.
La minière, qui a mené des campagnes de forage à Roquemaure au cours des deux derniers étés pour définir le projet aurifère Hunter, dit « respecter la volonté de la municipalité de ne pas signer d’entente cette année pour des travaux sur ses lots, incluant les routes ». Elle précise que sept sondages planifiés ont ainsi été retirés de sa programmation. « L’entreprise demeure ouverte à échanger avec les parties prenantes du projet », écrit le directeur du développement durable, Alex Gallardo.
Cela n’empêche pas l’inquiétude des agriculteurs, notamment en ce qui a trait à la gestion de l’eau et à la préservation des terres agricoles, de demeurer. « On n’a pas trop d’information, laisse tomber Léonie Courchesne, la productrice maraîchère derrière les Paniers santé Abitibi. Est-ce que c’est un petit développement? Est-ce qu’il est central? Il est placé où? Il y a vraiment des bons sols qu’il faudrait protéger absolument. »
Yvan McFadden, un ancien travailleur minier qui cultive aujourd’hui des légumes et micropousses dans des serres chauffées à la biomasse, estime qu’on est encore loin d’une mine donc ne s’inquiète pas trop. « Pour l’instant, ce n’est pas vraiment inquiétant. Ce qui va devenir plus inquiétant, c’est si jamais ça va plus loin, si jamais une majeure embarque. C’est ça qu’il faut watcher. En ayant été mécanicien terrain, je les ai vus, les dégâts. Des machines qui perdent 1 000 litres d’huile par jour, j’en ai vu. Et tu ne la répares pas; tu continues parce que c’est plus payant. Voir ça ici, je ne serais pas capable », illustre-t-il.