Cultiver pour nourrir le bétail constitue l’une des tâches les plus colossales dans une entreprise bovine. Avec les aléas climatiques que nous connaissons de plus en plus, la complexité de ces travaux ne s’allège certainement pas. Les fourrages, qui constituent le majeur ingrédient de nos bovins, peuvent quant à eux se récolter de différentes façons.

Faisons donc place à une gestion des pâturages avant-gardiste et diminuons nos risques en considérant la paissance comme mode de récolte principal.

Quels en sont les avantages?

Depuis quelques années, nous remarquons une importante différence quant à la résilience aux sécheresses selon le mode de régie des pâturages dans chacune des entreprises. Certains producteurs n’ont pratiquement pas eu de conséquences des dernières sécheresses grâce à leur régie performante de pâturage. Tandis que les animaux revenaient dans les parcelles pour leur deuxième passage, le champ de foin d’à côté devenait jaune et on n’y voyait presque aucune reprise. 

En effet, grâce aux rotations rapides des animaux en pâturage, jumelées à une hauteur d’herbe minimum de six pouces à leur sortie, les regains en pâturage peuvent être remarquables et ainsi donner du rendement toute la saison. C’est là que les résidus au sol et la hauteur d’herbe prennent toute leur importance, car ils réduisent le réchauffement du sol, gardent l’humidité et améliorent la vie microbienne.  Un concept fondamental pour nos plantes fourragères et notre gestion du risque face aux conditions climatiques. 

Qu’est-ce qu’une gestion de pâturage intensive?

Il y a trois règles fondamentales pour bien réussir : 

  • Respecter le temps de repos des plantes. Au printemps, les temps de repos nécessaires aux plantes fourragères sont beaucoup plus courts qu’à l’automne. Par exemple, dans la graminée, nous pouvons revenir dans notre première parcelle au bout de 20-25 jours au printemps, tandis qu’à l’automne, on devrait attendre plutôt 60-70 jours avant de revenir dans la parcelle.
  • Ne pas laisser les animaux avoir accès à la repousse des plantes. Pour ce faire, les rotations doivent se faire en fonction de la vitesse de croissance des plantes. À retenir : si les plantes poussent rapidement, on doit tourner rapidement, car la repousse apparaît vite.
  • Planifier la saison à l’aide d’un plan de pâturage. On devrait déterminer le mouvement des animaux et la durée des séjours pour chaque parcelle avant même que la saison de paissance ne commence. Aussi, le fait de prendre des notes au courant de la saison sur les rendements de nos parcelles facilitera la planification pour l’année suivante.

Tout cela sans oublier l’économie possible sur l’alimentation des animaux. Selon nos derniers estimés (2022), il est possible de réduire de plus de 20 % les frais d’alimentation annuelle d’un troupeau.

À vos clôtures et moulinets!


Cette chronique est une présentation du