Pour qu’une exploitation vache-veau soit rentable, il faut maximiser les revenus par vache et avoir un excellent contrôle de ses dépenses, année après année. Or, une multitude de facteurs peuvent influencer les revenus et les dépenses des entreprises. 

Lors de l’analyse de groupe multidisciplinaire vaches-veaux réalisée en 2021 par le Centre multi-conseils agricoles (CMCA) et le Groupe Bovi-Expert, avec la collaboration du Programme d’analyse des troupeaux de boucherie du Québec (PATBQ), les 10 entreprises participantes présentaient des résultats forts différents. Les revenus du secteur vache-veau variaient de 1 532 $ à 2 202 $ par vache en considérant les ventes de veaux, les réformes, l’ASRA net, les variations d’inventaire et autres revenus. Pour les dépenses, l’écart était similaire, oscillant entre 2 035 $ et 2 686 $/vache. Comment expliquer ces écarts importants entre entreprises? Voici diverses pistes de réflexion.

Maximiser les revenus

Afin de bien illustrer l’impact des différents critères techniques sur les revenus des entreprises, voici une démonstration de deux entreprises fictives possédant chacune 100 vaches mises à la saillie. 

Tableau 1.  Performances techniques de deux entreprises fictives ayant 100 vaches à la saillie

Avec leurs différences de performances techniques, l’entreprise A produit 21 620 livres de plus que l’entreprise B. Cet écart est majeur et se traduit par d’importantes retombées économiques. En utilisant le modèle de l’ASRA de 2021 et les prix de vente de cette même année, on constate que ces livres produites apportent un revenu supplémentaire de 49 331 $ pour l’entreprise A.

Figure 1.   Différences de revenus totaux et par vache pour deux entreprises fictives

Contrôler les dépenses

Certaines entreprises se sont démarquées de l’analyse de groupe 2021 par leur bon contrôle des dépenses, comme celle de Michel Alexandre, producteur vache-veau à Saint-Roch-des-Aulnaies, ayant un troupeau de 48 vaches croisées. Lors du Webinaire en production bovine 2023 du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) (disponible sur la page YouTube du MAPAQ : youtu.be/vB2MET6DrUA), M. Alexandre a partagé quelques-unes de ses méthodes pour diminuer ses dépenses. Parmi celles-ci, notons :

L’utilisation d’une machinerie usagée;
L’adoption du pâturage intensif;
La construction d’un enclos d’hivernement.

Il ne se prive cependant pas de certains investissements tels que : 

Les caméras de surveillance;
Le corral de type bud-box;
Une pailleuse. 

Ces investissements lui ont permis d’améliorer ses performances tout en considérant la gestion du temps requis pour faire à lui seul tout le travail à la ferme. De plus, il n’envisage pas de réduire certains de ses postes de dépenses, comme la litière et les programmes préventifs en santé, qu’il considère comme de bons investissements pour la productivité de son élevage. Son type de gestion lui permet de bien contrôler ses dépenses tout en obtenant d’excellentes performances techniques. 

Comme vous pouvez le constater, pour évaluer et analyser adéquatement la rentabilité et la productivité de votre entreprise, il est primordial d’avoir accès à plusieurs indicateurs. Afin de les obtenir, le secret est d’avoir une bonne tenue de registre à la ferme. Que ce soit pour les données techniques, pour votre comptabilité ou pour vos inventaires, la précision et le niveau de détail de vos données sont essentiels afin d’analyser efficacement les résultats technico-économiques de votre entreprise. Les conseillers Bovi-Expert et les conseillers en gestion peuvent vous aider à établir des façons de faire pour que la tenue de bons registres soit simple et efficace.