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En avril dernier, L’UtiliTerre a pu visiter les installations du manufacturier Claas à Harsewinkel, en Allemagne. Là sont assemblés les moissonneuses-batteuses, fourragères automotrices et gigantesques tracteurs Xerion. C’est aussi là où est situé le siège social de la société. L’UtiliTerre en a profité pour faire le point sur la possibilité de voir, un jour, débarquer les tracteurs Claas chez nous.
Immense complexe couvrant 40 hectares, dont la moitié occupés par des bâtiments, cette usine occupe 2000 ouvriers à ses lignes de production. La compagnie, qui célébrera son centième anniversaire l’an prochain, livre des équipements dans 140 pays, notamment des moissonneuses-batteuses assemblées aux États-Unis. Nous avons déjà présenté les nouveautés de cette entreprise dans notre édition de mars, au retour de notre passage à Agritechnica.
Sur place, L’UtiliTerre a pu discuter quelques moments avec le Dr Theo Freye, porte-parole du conseil d’administration de Claas, un des plus hauts dirigeants de cette compagnie multinationale comptant plus de 9000 employés. Le manufacturier construit 38 modèles de tracteurs, sous six séries, couvrant des puissances allant de 72 à 524 chevaux. Au Canada, seul le monstrueux Xerion, motorisé par Caterpillar, est disponible. Avec une production annuelle ne dépassant pas 400 unités, on comprend qu’il sert en fait de porte-étendard à l’entreprise.
Claas s’est lancée dans l’aventure du tracteur en 2003, en s’associant à la division agricole de Renault par le truchement d’une participation dans son usine de Le Mans. En 2008, Claas prenait le plein contrôle de cette usine.
« Notre association avec Renault, en 2003, reposait sur le fait que le manufacturier français offrait alors un très bon tracteur sur le marché, explique le Dr Freye. Notre première préoccupation a alors été de renouveler la gamme et le design. Ensuite, notre stratégie a été de développer la distribution et le marché européens. Nous ne voulons pas brûler les étapes. »
Pressé de questions à propos du marché québécois, le haut dirigeant répond : « On ne peut certainement pas parler uniquement du marché québécois; c’est du continent nord-américain au complet qu’il s’agit. Avons-nous le produit et les infrastructures nous permettant d’être à la hauteur? Au moment où l’on se parle, ces conditions n’ont pas été atteintes. »
Il apparaissait alors évident que le porte-parole de Claas ne voulait pas trop s’avancer sur la stratégie de développement de ce marché. « Nous sommes présentement très fiers de nos succès en Europe. En ce qui concerne votre partie du monde, il faudra choisir le bon endroit et le bon moment. Mais nous comprenons très bien l’intérêt provenant du Canada pour nos tracteurs. »
Un terrain miné
En fouillant davantage, on s’aperçoit que l’introduction des tracteurs Claas en Amérique du Nord n’ira pas de soi. Premièrement, la motorisation des tracteurs Claas est assurée par les groupes Deere (Deere Power System) et Fiat, maison mère de Case IH. Ces deux manufacturiers pourraient voir d’un mauvais œil l’arrivée d’un concurrent dans leur chasse-gardée.
Et au-delà de ces tractations industrielles, la véritable question est de savoir comment Claas réussirait à construire un réseau chez nous. Les concessionnaires proposant des équipements Claas, outre Hewitt, qui vend en exclusivité les moissonneuses-batteuses et les fourragères automotrices, repose sur une autre marque de tracteurs.
Pour donner une place aux tracteurs Claas, ces commerçants devraient alors choisir d’abandonner leur bannière principale. La partie n’est pas gagnée.