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Une décision rendue récemment par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, résultant d’un arbitrage de la Convention de mise en marché du poulet, inclut de nouvelles exigences en matière de biosécurité pour les éleveurs, les transformateurs et les attrapeurs de volailles ainsi que pour les camionneurs qui les transportent. Ces nouvelles obligations ne font pas l’unanimité.
« La sécurité des attrapeurs est particulièrement importante, surtout lorsqu’il y a des problèmes de recrutement », souligne la Régie dans son rapport. Par conséquent, elle ajoute aux critères d’acceptation d’une entente d’approvisionnement l’obligation de nouvelles mesures en matière de biosécurité.
Réactions des ÉVQ et du CQTV
Au plus tard le 8 décembre 2024, tous les poulaillers de plus de deux étages devront être munis, à chacune des portes, de balcons en acier galvanisé et d’ancrages permettant aux attrapeurs d’y attacher un harnais de sécurité. Tous les sites d’élevage devront aussi mettre à la disposition des attrapeurs et des camionneurs des installations sanitaires, que ce soit des toilettes avec chasse d’eau, des toilettes chimiques ou un bloc sanitaire.
Concernant ces obligations, l’organisme Les Éleveurs de volailles du Québec (ÉVQ) a demandé un programme de prêts, qui pourraient être convertis en subventions, pour la mise en place de ces mesures de biosécurité chez les éleveurs. « Nous attendons la réponse du gouvernement provincial », fait savoir la directrice générale des ÉVQ, Marie-Ève Tremblay.
Par ailleurs, les modifications aux dispositions sur le chargement des poulets sont également teintées par les enjeux de main-d’œuvre et de rareté des attrapeurs. « Comme l’objectif devrait être de faire pour le mieux avec les ressources disponibles, il est logique de conserver la possibilité de charger deux poulaillers d’un même titulaire de quota dans une même remorque afin de maximiser les voyages », est-il écrit dans le document de la Régie.
Pour les ÉVQ, le fait de charger deux titulaires consécutivement, sans nettoyage, augmente les risques de maladies.
Appelé à réagir, le Conseil québécois de la transformation de la volaille (CQTV) a fait savoir, par courriel, qu’il acceptait, avec ses membres, la décision de la Régie. « Nous n’avons pas de commentaire particulier à partager à ce sujet », a indiqué la secrétaire générale de l’organisation, Sylvie Richard.
10 ans en retard
Chez Équipoule, qui compte 80 attrapeurs de poulets, ces nouvelles mesures sont fort bien accueillies. « Elles sont 10 ans en retard, réagit la présidente de l’entreprise de Marieville, Danielle Simard. Il y a enfin quelqu’un qui a mis son pied à terre! On fête nos 30 ans cette année et ça fait 30 ans qu’on se dit que ça n’a pas d’allure. Quand j’ai 10 à 12 employés qui travaillent pendant 6 à 8 heures sans qu’une toilette soit disponible pour eux, c’est archaïque! Une toilette chimique, ce n’est pas grand-chose! »
De plus, la présidente d’Équipoule juge que cette nouvelle exigence ne coûtera pas cher pour plusieurs poulaillers qui ont une toilette dans leur garage et qui en refusent l’accès à leurs employés. « Il suffit seulement d’ouvrir leur garage pendant que les attrapeurs sont là! »
Mme Simard estime qu’il est tout aussi important que ses travailleurs puissent se laver les mains sur les lieux, surtout quand vient le temps de dîner. Enfin, elle croit que la pandémie de COVID-19 a fait réaliser l’importance de se désinfecter les mains et que la grippe aviaire ajoute de la pression.