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« On voit de plus en plus de tension sur le partage de l’eau à l’échelle planétaire. Nous sommes dans le siècle des guerres de l’eau », constate Frédéric Lasserre, directeur du Conseil québécois d’études géopolitiques et spécialiste de la gouvernance de l’eau. Il évoque l’Inde, où l’État du Tamil Nadu, qui possède de grandes superficies agricoles, ne veut pas diminuer la large part d’eau qu’il prélève dans le fleuve. Or, ce fleuve prend sa source d’un autre État, le Karnataka, qui désire accroître son utilisation de l’eau. « Le conflit a mené à des émeutes et créé pas mal de morts », raconte M. Lasserre.
En France, une vague de constructions de mégabassines pour faciliter l’irrigation des champs entraîne une opposition des groupes environnementaux, qui s’inquiètent de leurs effets négatifs sur les aquifères, surtout que les bassins, ouverts, facilitent l’évaporation de l’eau. « Au Québec, on voit des foyers de tension qui émergent entre divers acteurs, l’extension des banlieues et l’irrigation agricole, entre autres. La ressource n’est pas aussi inépuisable qu’on le pensait et ça crée des disputes sur la priorité. », constate-t-il.
Les organismes de bassins versants n’ont pas de pouvoir décisionnel pour résoudre des conflits d’usage de l’eau, fait-il remarquer. « Ce qu’on peut apprendre des disputes ailleurs dans le monde pour la ressource en eau, c’est qu’il faut amener les acteurs à discuter de leurs usages et qu’ils acceptent de modifier leur structure d’usage de l’eau. C’est une solution plus durable qu’une intervention gouvernementale. Mais on a des acteurs qui ne veulent rien savoir », indique M. Lasserre.