Actualités 6 octobre 2014

Le travail vertical du sol, une alternative au semis direct?

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La préparation secondaire du sol au printemps a pour but de fractionner le sol en surfaces pour offrir le meilleur contact qui soit autour de la semence. Parfois, le mélange du sol en surface ne concorde pas toujours avec les principes de l’agriculture durable. Vous cherchez un entre-deux? Les fabricants de machinerie aussi. Ils viennent de concevoir des machines qui peuvent à la fois trancher les résidus et disloquer le sol dans les premiers centimètres sans le mélanger. Cette avenue peut s’avérer intéressante dans le cas où les résidus représentent un obstacle. Voici le travail vertical du sol.

Efficacité avec compromis
Pour que la restructuration soit efficace, les travaux doivent être faits dans des conditions sèches. Or, pour des types de sol très lourds, la pénétration des disques peut être problématique. Certains manufacturiers proposent donc d’ajouter du lest sur le châssis afin de stabiliser la profondeur de travail, et ce, même à grande vitesse. Efficace? Pas toujours! Construites pour des sols loameux riches en matière organique, les herses à disques peuvent s’adapter à quelques argiles, à condition qu’elles soient légèrement ramollies par humectation.

Trop, c’est comme pas assez!
Les défenseurs du semis direct vous diront que les résidus de surface sont d’une importance capitale. En effet, ils apportent plusieurs bienfaits à la vie microbienne et contribuent à réduire de façon significative l’érosion hydrique et éolienne.

Cependant, la monoculture du maïs-grain laisse une épaisse couche de débris végétaux qui s’accumule avec le temps. Ces matelas de feuilles humides sont inévitablement nuisibles au réchauffement du sol au printemps. De plus, même si les équipements de semis sont à l’affût des techniques de déblayage, la précision de la mise en terre de la semence peut aussi être compromise. Pour plusieurs producteurs américains, la solution à ces problèmes semble être le travail vertical.

Trancher sans disposer les résidus
Grâce à leur design unique en forme de turbo, les coutres de ces nouvelles machines entrent dans le sol avec agressivité, sans pour autant le soulever ni le lancer. La conception des disques à ailettes permet de fractionner latéralement le sol sans mélanger les horizons. Selon des études réalisées par Great Plains, l’infiltration de l’eau est grandement améliorée après le passage d’une herse à disques turbo.

Éviter le lissage pour diminuer la compaction
Les instruments à dents comme les vibroculteurs et les cultivateurs de champ ont tendance à lisser le sol tout près de la surface (à environ 3 po de profondeur) lorsqu’ils sont utilisés dans des conditions moins que parfaites. Les disques, dont l’angle d’attaque est pratiquement nul, n’appliquent que très peu de pression en dessous de la surface, ce qui limite la formation d’une semelle compacte.

Les coutres bien positionnés
Les disques sont habituellement montés sur deux axes à la manière d’une herse offset. Ils sont fixés au châssis par l’intermédiaire de lames flexibles qui assurent leur protection. Pour les maintenir propres en tout temps, des grattoirs sont fixés sur chaque coutre. Les coutres ont généralement un diamètre d’environ 25 po, ce qui est amplement suffisant pour éviter les bourrages dans les conditions les plus difficiles.

L’angle d’attaque des groupes de disques
Pour un réel travail vertical, on optera pour un modèle dont les rangées de disques sont placées à 0° d’angle. Pour un travail d’enfouissement très léger, il sera préférable d’utiliser une herse dont les disques sont positionnés à au moins 6° ou plus.

Une profondeur de travail réglée au quart de tour
Bien qu’il soit possible de gérer la course des cylindres des roues de support par des bagues, on peut maintenant régler de façon précise la profondeur par une manivelle qui s’appuie sur une soupape hydraulique. Ainsi, lors de la descente, on coupe le circuit hydraulique au moment voulu grâce à la poussée horizontale d’un système à bascule.

Être à la hauteur de la situation en temps réel
Les machines à l’essai possèdent la technologie autonivelante. Pour régler leur mise à niveau, il suffit d’allonger ou de rétrécir leur ridoir positionné sur l’attelage. Pour pallier une finition sans compromis, on peut retrouver sur le châssis de la herse Case IH 330 turbo un cylindre hydraulique réglable depuis la cabine du tracteur. Ce vérin permet de modifier l’inclinaison longitudinale en temps réel afin d’offrir plus d’agressivité sur les disques avant et de diminuer ainsi l’effet de pulvérisation des disques arrière.

Une finition conventionnelle
On retrouve des rouleaux finisseurs en forme d’étoiles sur la herse Great Plains turbo till 1500. Positionnés à l’usine en trois sections dans un angle de 22°, ils remuent la surface à la manière d’une houe rotative pour favoriser l’aération, mais aussi pour mieux répartir les résidus. Afin de laisser une surface moyennement rugueuse sur une mince couche de terre émiettée, des rouleaux émotteurs simples pulvérisent efficacement les mottes d’argile.

Une direction qui a du sens
Les instruments du travail vertical peuvent être utilisés dans le sens des rangs ou légèrement à l’oblique. Cette dernière méthode permet de briser les lignes de compaction produites par le passage des pneus, mais aussi de pulvériser plus efficacement les souches de maïs. Pour une meilleure performance, la vitesse d’avancement doit être relativement rapide, soit plus de 10 km/h. Pour y parvenir, il faut prévoir environ 10 chevaux par pied de largeur.

Techniques appréciées
Finalement, les nouvelles techniques du travail vertical du sol sont plus appréciées dans les sols à texture légère. Réaliser un bon travail vertical, c’est aérer le sol, disperser les résidus et créer un lit de semence qui se rapproche de la méthode conventionnelle. L’action des disques à ailettes en forme de turbo permet de favoriser la pénétration sans mélanger les horizons. Alternative au semis direct? Pourquoi pas! Cette façon permet de conserver une structure presque intacte, ce qui protège la vie microbienne active et accélère le réchauffement.