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Un assemblage de différents grades de mousse de tourbe, commercialisé sous le nom de Naturesorb, fait son entrée comme litière dans les élevages.
Le savant mélange de mousse de tourbe Naturesorb est trois fois plus absorbant que la ripe de bois et cinq fois plus que la paille. Le calcul vaut le travail, selon Anthony Arseneault, représentant de Naturesorb pour la Meunerie Victo : « Quel est le coût de production pour cultiver de la paille comparativement à l’achat de notre produit? Du point de vue de l’absorption, le coût de revient du Naturesorb est moindre que celui de la paille ou de la ripe. »
Introduite lentement mais sûrement depuis deux ans, la nouvelle litière a d’abord fait ses preuves dans quelques poulaillers, puis dans des sections de bâtiments d’élevage laitier. « On assure un suivi technique chez les nouveaux utilisateurs. Dans certains cas, on suggère d’humidifier la litière les premiers jours. Dans d’autres situations, on conseille de brasser la litière à une fréquence particulière », spécifie Anthony Arseneault. L’apport de litière varie également en fonction du nombre d’animaux et du type de gestion de la litière, notamment.
Comme litière accumulée
Depuis le mois d’avril, les frères Luneau de la Ferme Montrémi, à Tingwick, utilisent le mélange de mousse de tourbe Naturesorb comme litière dans les parcs de vaches taries, pré-vêlages et vêlages. « C’est le jour et la nuit », lance Charles Luneau.
Le passage des logettes avec matelas à la litière accumulée ravit les propriétaires. « On perdait une vingtaine de vaches par année simplement parce que le plancher était trop glissant, explique le producteur. Avec ce type de litière, les pertes ont chuté de plus de la moitié. La litière est très absorbante, elle assèche les sabots. »
Au départ, une épaisseur de 15 à 20 cm couvre le sol. Ensuite, les producteurs ajoutent de la nouvelle litière une fois par semaine contre deux fois pour le mélange de ripe de bois ou de paille de soya. « On économise en temps d’épandage et de nettoyage. On accumule la litière sur une période de trois mois. On évite ainsi le nettoyage quotidien », décrit Charles Luneau.
Les éleveurs apprécient également la grande propreté des animaux. « Le Naturesorb agglomère les déjections un peu comme la litière de chat. Cela améliore la propreté des animaux », confirme Anthony Arseneault.
Pour des poulets au sec
À la Ferme M et M Marcouiller, à Yamachiche, Martin Marcouiller élève ses volailles sur litières de mousse de tourbe Naturesorb depuis un an et demi. « Au début, dit-il, j’ai comparé deux élevages : un sur la ripe et un sur litière de mousse de tourbe. »
Parmi les nombreux avantages soulevés par l’éleveur, un environnement beaucoup plus sec. « Le pourcentage d’humidité dans les poulaillers tourne autour de 45-55 % tandis qu’avec la ripe de bois, il dépassait toujours les 60 % », indique-t-il. Évidemment, un pourcentage d’humidité inférieur facilite le réchauffement des bâtiments l’hiver, en plus de réduire les risques de maladies chez les oiseaux.
La mousse de tourbe semble également repousser les ténébrions, des insectes qui se nourrissent de bois et qui, de surcroît, sont vecteurs de maladies. « J’ai dû faire un traitement cette année, au lieu de trois ou quatre habituellement », évalue Martin Marcouiller.
En fin de lot, la qualité de l’air est grandement améliorée, car on réduit le taux d’ammoniac dans l’air. « Avec son pH de moins de 4,5, le Naturesorb minéralise l’ammoniac. Les pertes d’azote dans l’air sont réduites tout en augmentant la valeur fertilisante des fumiers », explique Anthony Arseneault. Avec un air de meilleure qualité, l’éleveur ventile moins lors des grands froids l’hiver. Il en résulte une diminution des coûts de chauffage.
« La litière ne croûte pas et ne se transforme pas en boue. Ainsi, les oiseaux ne glissent pas et ils ont toujours les pattes propres », précise Martin Marcouiller. Le volume de litière utilisée diminue également. Au sol, 2,5 cm de Naturesorb suffit. Selon lui, le volume de fumier à la fin de chaque lot a diminué d’au moins cinq tonnes. Le nettoyage est rapide, car rien ne colle au plancher de béton. « Le coup d’œil du poulailler change, mais les avantages de cette litière font vite oublier sa couleur foncée », souligne l’éleveur.
Alléger la charge de travail
« Notre première exigence relativement à la litière concernait la réduction de la main-d’œuvre, et non des coûts », mentionne pour sa part le producteur laitier Pierre Caron de la Ferme Karona, à Plessisville. Ce dernier utilise la litière de mousse de tourbe dans les parcs d’animaux de remplacement. D’une heure par semaine avec la paille (apport tous les deux jours), il consacre à cette tâche seulement 30 minutes toutes les trois semaines avec la nouvelle litière, d’où un allègement de la charge de travail.
La litière doit être brassée pour en accroître l’efficacité d’absorption. La fréquence du brassage varie selon la taille des animaux dans le parc. « Dans le parc à veaux, l’épaisseur de paille nécessaire était importante comparativement à une quinzaine de centimètres pour la litière de mousse de tourbe », précise Pierre Caron. L’écurage des parcs s’effectuait habituellement tous les trois mois. « Le dernier nettoyage remonte au mois de mars », souligne-t-il.
« La litière est riche en fer. Certains animaux vont en consommer les premiers jours, mais ce n’est pas problématique », assure Anthony Arseneault. Ce dernier met en garde les producteurs contre l’utilisation de chaux et de mousse de tourbe. « On évite de mélanger un acide – la mousse de tourbe – et un alcalin comme la chaux. Un mélange souvent rencontré dans la mousse de tourbe à vocation horticole. Ensemble, ces produits sont très irritants et ils pourraient favoriser la mammite, notamment. »
Anthony Arseneault conseille également de cibler des parcs ou des sections de bâtiments pour essayer le produit : « Il faut apprendre à travailler avec cette litière com
me l’arroser ou la bêcher pour lui redonner son pouvoir d’absorption. La couleur foncée agace certains producteurs; certains ne s’y habituent pas. D’autres ne jurent plus que par cette litière, car ils notent une amélioration de la qualité de l’air et du contrôle des mouches et une réduction de la charge de travail, par exemple. »