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Les avis sont partagés sur les chances que la peste porcine africaine entre au pays.
Selon Carl Gagnon, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal et membre du Centre de recherche en infectiologie porcine et avicole, la question n’est pas de savoir si, mais quand la maladie arrivera ici. De son côté, le président du Conseil canadien du porc, René Roy, a toujours espoir d’éviter que la maladie gagne les élevages. « On a été capables avec la fièvre aphteuse, qui est beaucoup plus menaçante parce qu’elle touche plusieurs espèces animales, alors pourquoi pas avec la PPA? J’ai confiance que si le milieu est mobilisé et qu’on renforce la surveillance pour les touristes et les voyageurs, on peut réussir à l’éviter », croit-il.
Car le plus grand risque de propagation de cette maladie est par l’introduction de produits contaminés. À cet égard, le gouvernement fédéral a investi plusieurs millions de dollars depuis 2019 pour le recrutement et la formation d’agents frontaliers et le renforcement des contrôles aux frontières. L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) précise que depuis, toutes les marchandises entrant au Canada sont soumises à divers niveaux d’examens en fonction du risque qu’elles présentent. « Nos agents sont également aidés par des outils de détection comme des appareils portatifs, des appareils de radiographie à petite et grande échelle et des chiens détecteurs », détaille Jacqueline Roby, porte-parole de l’ASFC.
Les populations de porcs sauvages qui déambulent entre les États-Unis et le Canada constituent l’autre grande menace de propagation de la maladie sur le territoire.
Sanctions imposées aux voyageurs
Entre le 1er avril 2022 et le 31 mars 2023, 231 voyageurs ont reçu un avertissement pour avoir tenté d’importer des produits de porc interdits par la réglementation canadienne.
Au cours de la même période, 412 voyageurs ont reçu une pénalité de 1 300 $.
Qu’est-ce que la PPA?
La peste porcine africaine (PPA) est une maladie virale hautement contagieuse affectant les porcs domestiques et sauvages et dont le taux de mortalité peut atteindre 100 %. Elle n’est pas dangereuse pour la santé humaine, mais ses conséquences sont destructrices pour les populations de porcs et l’économie de la filière porcine. Le virus est extrêmement résistant, ce qui signifie qu’il peut survivre sur des vêtements, des chaussures, des roues de véhicule et d’autres matériaux, mais également dans des produits porcins, comme le jambon, les saucisses ou le bacon. Le virus provient d’Afrique, où il a été dépisté pour la première fois entre 1915 et 1920. Actuellement, il n’existe pas de vaccin efficace contre cette maladie.
Selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments, la PPA se propage depuis 2018 à une vitesse sans précédent à l’échelle internationale, incitant l’industrie et le gouvernement canadien à prendre des mesures pour s’y préparer.
Source : Organisation mondiale de la santé animale et ACIA