Une simple télécommande pourrait rendre l’épandage des lisiers par irrigation plus intéressant pour les producteurs agricoles en réduisant les coûts de main-d’œuvre.

Plus populaire en Ontario qu’au Québec, l’épandage des lisiers par irrigation gagne graduellement du terrain. Son principal avantage vient du fait qu’il réduit considérablement la compaction attribuable aux passages répétés des très lourdes citernes de lisier dans les sols humides.

Le système permet de procéder à l’épandage avec un seul tracteur d’environ 170 ch. Ce dernier, qui doit posséder une bonne traction, arpente les champs en traînant derrière lui un tuyau d’irrigation flexible qui part directement d’une pompe située près de la fosse. Traditionnellement, il fallait au moins deux opérateurs pour s’acquitter de la besogne. L’un d’eux, sur le tracteur, épandait le fumier et communiquait par cellulaire avec son collègue qui faisait le guet près de la pompe, la surveillant et faisant varier le régime de son moteur selon les indications de l’opérateur. C’était la bonne vieille méthode, mais on peut faire mieux aujourd’hui.

En effet, l’utilisation de télécommandes permet maintenant d’économiser en supprimant le poste de l’employé qui surveille le moteur de la pompe. Un travail décrit par plusieurs comme ennuyant, désagréable et coûteux. Grâce aux télécommandes installées sur le moteur de la pompe et dans la cabine de conduite du tracteur, le chauffeur peut dorénavant procéder seul à l’épandage.

Télécommande Broadcaster 1
Nicolas Keurentjes, du Centre de grains Keurentjes à Henryville, au Québec, utilise la télécommande Broadcaster 1 depuis peu et il en est très satisfait. Cette télécommande a été mise au point et testée par une compagnie canadienne, Sunova WorX inc. Elle a été présentée au public dans le cadre du Outdoor Farm Show tenu à Woodstock, en Ontario, au mois de septembre dernier.
Lors de la visite de L’UtiliTerre à Henryville, Nicolas Keurentjes procédait, de son tracteur, à l’épandage de lisiers à forfait, et aucun employé ne surveillait la pompe à lisier située près des fosses. À mesure que le tracteur s’éloignait, l’agriculteur ajustait, grâce à la télécommande, le régime du moteur de la pompe pour maintenir une pression optimale dans le tuyau d’irrigation. « La communication par signal radio numérique entre le tracteur et le moteur de la pompe dépasse les trois kilomètres, se félicite Nicolas. Les mêmes données apparaissent simultanément sur les deux télécommandes. »Le jeune agriculteur apprécie également le fait que la télécommande du tracteur permette de faire varier instantanément, avec une simple pression du doigt, le régime du moteur de la pompe située près de la fosse à lisier. Rappelons que la pression dans le tuyau varie en fonction des révolutions du moteur. « De plus, si un tuyau brise et que la pression chute considérablement, le Broadcaster coupe le moteur de la pompe, ce qui évite les dégâts. C’est rassurant, poursuit-il. Aussi, l’opérateur du tracteur peut arrêter de toute urgence le moteur de la pompe en appuyant sur la télécommande. »

À tout moment, Nicolas pouvait voir en temps réel, sur l’écran de la télécommande, toute l’information dont il avait besoin pour s’acquitter de sa tâche. En plus du régime du moteur de la pompe, une lecture de l’écran lui permettait de prendre connaissance de la pression d’huile et de la température. Il pouvait également connaître la pression du lisier dans le tuyau, tant à l’entrée de la pompe qu’à la sortie.

Selon Nicolas, cette dernière information est particulièrement utile dans les cas où la distance d’épandage nécessite l’utilisation d’une deuxième pompe. « Avec ces données, dit-il, il est possible de s’assurer que la pression soit bien répartie dans le tuyau et que les pompes aient la même charge de travail. »

 

Installation
D’après Sunova WorX inc., on peut se procurer un tel système à partir de 7 500 $; le prix peut varier selon les besoins exprimés par l’acheteur. Nicolas Keurentjes a trouvé, quant à lui, que le guide d’utilisation du Broadcaster 1 est facile à comprendre. Il avoue cependant avoir eu l’aide de personnes habituées à ce genre d’installation.