On peut se créer des besoins matériels à l’infini. Mais le ­« toujours plus, plus, plus » est-il gage de bonheur? « Dans les petits pots, les meilleurs onguents! » dit le proverbe. Cela peut s’appliquer entre autres à l’endroit dans lequel on ­choisit de s’établir.

D’un point de vue personnel, mais aussi professionnel, je m’intéresse au minimalisme, au « slow living » et autres courants de pensée nous amenant à ralentir. J’ai lu de nombreux témoignages d’individus ayant choisi de passer à un plus petit logis, pour bien des raisons. Que ce soit dans un but d’allègement financier, d’entretien réduit ou par nécessité de déménagement (transfert de ferme, maladie ou décès d’un proche, perte d’autonomie liée au vieillissement, etc.), on y fait état d’une grande satisfaction à avoir rapetissé l’espace de vie. La majorité de ces gens (même ceux avec enfants) ont nommé n’avoir aucun regret et vivre pleinement les bénéfices de ce choix.

Lorsque l’on réalise que la vie devrait être bien plus que de payer des factures et d’entretenir nos possessions jusqu’à la mort, il nous prend l’envie de définir nos priorités afin d’accorder du temps à ce qui est vraiment important à nos yeux.

On a soudain envie de vivre d’autres « expériences ».

Toutefois, la nature a horreur du vide. La nature humaine fait que nous n’aimons pas les espaces vides, et que nous tentons de les remplir à tout prix. Le vide crée chez nous un malaise, un inconfort que nous cherchons à fuir, à éviter. Il faut beaucoup de discipline et de volonté pour ne pas tomber dans les rouages de la société de surconsommation, et donc d’éviter d’encombrer notre espace de vie avec des objets inutiles.

Il existe de multiples bénéfices à vivre dans une plus petite maison. Premièrement, si vous courez toujours après le temps, moins de superficie carrée équivaut à moins de temps et d’efforts investis dans le ménage. Si vous avez horreur de faire de l’époussetage, je vous déconseille fortement d’acquérir une propriété de 3 000 pieds carrés. À moins, bien sûr, d’accepter de vivre dans la poussière ou de pouvoir se payer une femme de ménage chaque semaine! Deuxièmement, il y a aussi moins d’entretien général extérieur à faire. Une plus petite maison sur un plus petit terrain représente un moins grand pourcentage de bris, une moins grande pelouse à tondre, moins de fleurs à entretenir, etc. Troisièmement, un élément non-­négligeable est le fait que dans une petite maison, les dépenses concernant les biens et équipements sont intentionnelles. En effet, puisque l’espace est restreint, cela nous amène à faire des choix plus réfléchis. Il y a moins d’espace de rangement et certains articles de grande dimension n’entrent pas. Donc, il faut trier ce dont on ne se sert plus pour faire de la place pour du nouveau. Cela nous conduit à finalement (enfin) nous attaquer au désencombrement d’une pièce négligée. 

Ensuite, il ne faut pas sous-estimer toute la charge mentale qui vient avec une maison encombrée. Choisir de vivre dans un plus petit espace permet de s’alléger d’un poids mental et physique, en plus de dégager du temps de qualité pour soi ou sa famille… ou la ferme. Puis, un autre bénéfice souvent obtenu en possédant une petite maison est le rapprochement conjugal ou familial. Les membres de la famille ont davantage tendance à se replier chacun dans leur pièce lorsqu’ils vivent dans une grande maison, ce qui n’est pas un facteur propice à la communication et aux échanges valorisants. Enfin, l’aspect financier est non négligeable, car il est logique qu’une plus grande maison ou un plus grand appartement soient généralement plus dispendieux. Avec la hausse des taux d’intérêt, il me semble pertinent et nécessaire d’évaluer justement nos besoins domiciliaires afin de contracter un prêt hypothécaire à la hauteur de nos moyens. 

Comme pour tous nos projets, méfions-nous du voisin ­gonflable!  


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