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Pour économiser sur l’alimentation de ses animaux, l’un des postes de dépenses qui lui coûtent le plus cher dans son élevage, Guillaume Gagné a décidé de se tourner vers la récupération de légumes non conformes en provenance de fermes maraîchères et d’autres résidus comme la drêche. « Les légumes sont disqualifiés pour la vente en épicerie, parce qu’ils n’ont pas la grosseur ou la forme standard, mais ils sont encore très beaux et très bons », dit-il, encore surpris après avoir reçu une montagne de céleris-raves, de carottes et de betteraves d’un producteur maraîcher du secteur de Napierville, en Montérégie.
Son fournisseur peut lui envoyer de deux à trois chargements de légumes par mois de manière régulière pendant la saison. Les légumes sont gratuits, mais M. Gagné paie toutefois pour les transporter jusqu’à sa ferme. Il récupère également de manière régulière de la drêche, un sous-produit des microbrasseries, d’un brasseur de Stoneham, dans la région de Québec.
Un autre de ses partenaires, l’entreprise Glands de Chêne, à Lévis, dans Chaudière-Appalaches, lui fournit différents invendus comme des préparations de crêpe et de muffins, des caramels et des confitures que le producteur intègre à l’alimentation de ses cochons. En contrepartie, il fournit régulièrement de la viande de porc à l’entreprise, qui la redistribue dans une banque alimentaire de cette région. L’éleveur estime que cette stratégie, en plus de s’inscrire dans une approche anti-gaspillage alimentaire, lui permettra de faire un meilleur profit sur chaque porc vendu, puisque ses coûts en moulée diminuent.
Il prévoit, en parallèle, acquérir un déshydrateur alimentaire commercial pour transformer et conserver plus longtemps une partie des légumes qu’il récupère ainsi que la drêche. Certains produits déshydratés pourront par la suite être revendus sur le marché de la consommation humaine, croit M. Gagné, qui donne l’exemple de la poudre de carotte déshydratée valant environ 27 $/kg. Plusieurs idées qui s’inscrivent dans ce modèle d’économie circulaire lui trottent aussi dans la tête, dont un projet de vermicompostage. « Ça n’avance pas vite, parce qu’il y a encore beaucoup de permis à obtenir du côté de l’environnement, pour le compostage et la revente des légumes déshydratés, par exemple, mais je préfère aller lentement et tout faire comme il faut », précise-t-il.