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Les Éleveurs de porcs du Québec ne voient finalement pas d’un bon œil la démarche entreprise par un groupe d’éleveurs indépendants de la Beauce, qui souhaitent vendre eux-mêmes une partie des animaux qui seront prochainement désassignés par l’entreprise Olymel.
Dans une lettre destinée à la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ), l’organisation demande à sa présidente, Ginette Bureau, de ne pas donner suite à la demande de Cécilien Berthiaume. « Pour dire les choses sans détour, donner suite à la demande de monsieur Berthiaume équivaudrait à déstructurer la mise en marché collective des porcs, en plus de contrevenir de façon flagrante aux principes d’un règlement d’agence de vente », écrit l’avocat des Éleveurs, dans la lettre datée du 30 mai dont La Terre a obtenu copie.
L’organisation précise de surcroît que cette vente de porcs en parallèle entrerait en conflit avec ses propres démarches pour trouver des débouchés aux porcs produits en surplus. Elle se retrouverait ainsi « en compétition avec une mini-agence de vente autoproclamée », illustre-t-elle. Elle remet également en question la capacité, comme le groupe le prétend, de vendre des porcs sur le marché américain à moindre coût que les Éleveurs de porcs.
Contacté par La Terre, le producteur Cécilien Berthiaume, qui venait de recevoir la lettre, s’est dit estomaqué, alors qu’il venait à peine d’être convoqué à une rencontre avec le directeur général des Éleveurs de porcs, à la mi-juin, pour parler de son projet. « Ce sera quoi, comme rencontre? Ils vont juste m’écouter et après, ça tombera dans l’oubli? » Pour cette raison, il aimerait que son projet soit évalué par un expert externe, car il est toujours convaincu que son modèle d’affaires est viable et profitable pour tous.
M. Berthiaume rappelle que son but n’est pas de travailler à l’extérieur du plan conjoint, mais à l’intérieur de celui-ci. « Un peu comme ça se fait dans l’érable », précise-t-il.
Depuis, Tristan Deslauriers, directeur des relations publiques aux Éleveurs de porcs du Québec, a tenu à nuancer la position de son organisation, précisant que celle-ci voulait travailler avec le groupe, bien qu’elle soit sceptique quant aux chiffres avancés par M. Berthiaume. « On a besoin de détails, mais on ne ferme pas la porte. Car selon notre expérience, réussir à exporter des porcs à ces prix est impossible. Mais si leur modèle d’affaires se tient, on est prêts à travailler avec eux », a-t-il réitéré. L’organisation déplore que le groupe d’éleveurs indépendants ait refusé de les rencontrer avant le dépôt de leur demande devant la RMAAQ. Selon lui, il s’agit d’une façon de faire « qui n’est pas la bonne ».
De son côté, M. Berthiaume dit attendre la décision de la RMAAQ à l’égard de sa demande déposée le 17 mai, qui réclamait, dans un premier temps, la suspension de l’homologation de la nouvelle convention de mise en marché, et, dans un deuxième temps, la tenue d’une séance publique pour que le groupe d’éleveurs indépendants puisse présenter son projet. « Jusqu’ici, on [la RMAAQ] m’a demandé d’envoyer des documents, mais je n’ai pas encore eu d’autres réponses », souligne-t-il.
Rappelons que le 18 mai, en réaction à la sortie publique du groupe d’éleveurs indépendants le 17 mai, le directeur des relations publiques des Éleveurs de porcs du Québec avait indiqué, en entrevue avec La Terre, que son organisation était ouverte à travailler avec les éleveurs indépendants, notamment pour analyser leurs chiffres.
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Départ de David Duval
Des changements sont à prévoir au sein de l’organisation des Éleveurs de porcs du Québec. Son président, David Duval, en poste depuis 2017, ne se représentera pas aux élections, qui se tiendront le 9 juin, dans le cadre de l’assemblée générale annuelle de l’organisation. Ce sont deux producteurs porcins indépendants de Chaudière-Appalaches, soit Louis-Philippe Roy et René Roy, qui briguent la présidence.