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Signe d’un renouveau au sein de la filière, l’Association des producteurs d’hydromels et d’alcools de miel du Québec (APHAMQ) a inauguré une première Semaine des hydromels du Québec, du 19 au 28 mai.
Plusieurs évènements de dégustation se sont déroulés au Marché Jean-Talon, à Montréal, et une dizaine de producteurs des régions du Québec ont ouvert leurs portes au public pour l’occasion, dont la Ferme Apicole Desrochers à Ferme-Neuve, Hydromel Charlevoix à Baie-Saint-Paul, et la Miellerie de la Grande Ourse à Saint-Marc-de-Figuery.
L’objectif était de mettre en lumière la qualité des produits d’alcool dérivés du miel, mais aussi de faire connaître ce créneau encore méconnu. « Il faut se défaire d’idées préconçues qui nous sont restées, des hydromels style médiéval, souvent vieillis en barriques, qu’on avait envie de boire dans un casque de Viking! Aujourd’hui, il y a une grande diversité au niveau des produits, qui vont de 3 à 18 % d’alcool, peuvent être très sucrés ou pas, pétillants ou non, et parfois aromatisés avec des fruits. Ça dépend comment on les travaille », énumère René Bougie, président de l’APHAMQ et copropriétaire de la Miellerie King, à Kingsey Falls.
En plus des hydromels, d’autres alcools sont produits à base de miel, comme des mistelles, des liqueurs et d’autres spiritueux. « C’est en train d’évoluer partout dans le monde. Depuis 20 ans, on observe une croissance du marché de 650 % pour la catégorie de produits des hydromels aux États-Unis », mentionne M. Bougie.
Selon des statistiques recueillies par l’APHAMQ, 60 % des Québécois disent connaître l’hydromel, mais seulement 25 % en auraient déjà consommé. Des 38 % de consommateurs qui disent souhaiter en acheter au cours des prochains mois, la catégorie des 18-34 ans serait la plus intéressée.
« Actuellement, les alcools à base de miel sont classés dans des catégories fourre-tout chez les détaillants, mais pour qu’ils soient mieux mis en valeur, on aimerait qu’ils soient reconnus comme une catégorie à part entière », affirme le président.
Pour obtenir un permis de fabrication d’hydromel, il faut posséder un minimum de 100 ruches et aucun miel provenant de l’extérieur n’est permis dans leurs produits. En plus d’être soumis aux aléas de la nature et à la mortalité dans les ruches, les producteurs font face à de nombreux défis.
Parmi ses revendications pour alléger la réglementation entourant la production d’alcool à base de miel, l’APHAMQ demande entre autres que les produits puissent être livrés par une tierce partie. « En plus d’aller extraire le miel dans le champ, il faut aller livrer nos bouteilles », illustre René Bougie.
Chapeauté par le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ), l’APHAMQ regroupe 15 des 25 producteurs licenciés d’hydromels et d’alcools de miel à travers le Québec. « À travers l’hydromel, c’est notre terroir qu’on met en valeur, le nectar que nos abeilles ont butiné, à 5 km à la ronde. Il n’y a pas plus ancré dans le territoire que ça! »