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Si Vegpro est surtout connu pour ses mélanges de jeunes pousses, l’entreprise cultive également une denrée d’un autre genre, mais tout aussi importante : l’innovation. Afin de rester compétitive et de s’adapter aux nouveaux défis, elle a développé une recette originale où l’aide extérieure cohabite avec l’expertise interne. Aperçu de quelques-uns des progrès accomplis ces dernières années.
« L’innovation semble magique quand on regarde le résultat, mais le processus est tout autre. Ça demande beaucoup de travail et de coordination », assure Gaël Dubé-Laberge, directeur des opérations chez Vegpro. Pour cette entreprise, qui, en plus de sa ferme à Sherrington, exploite deux sites à Coldstream en Colombie-Britannique et à Belle Glade en Floride, le processus d’innovation est décrit comme un « micmac » d’idées qu’il faut positionner au bon endroit, un peu comme les pièces d’un casse-tête.
« On a beaucoup d’idées, mais encore faut-il affecter des personnes qui vont coordonner les projets. Ça prend une bonne analyse des besoins et des objectifs. Il faut être capable d’échanger l’information et de se remettre en question. Aussi, on doit s’entourer de jeunes collaborateurs qui apporteront des idées nouvelles », mentionne Gaël Dubé-Laberge, invité à donner une conférence sur le sujet aux dernières Journées horticoles et grandes cultures.
L’innovation peut venir de projets à l’interne ou inspirés de l’externe et ajustés à leur réalité, poursuit-il. Elle peut aussi se traduire par l’achat de machinerie spécialisée ou par une association avec un centre de recherche ou une autre entreprise.
Essais agronomiques
Sur le plan agronomique, Vegpro mène de nombreux essais sur les différents paramètres de sa régie de production. En 2021, 1 276 parcelles au Québec, 541 parcelles en Colombie-Britannique et 183 parcelles en Floride ont été employées pour des essais variétaux. Par ailleurs, l’entreprise est associée depuis plus de 20 ans à l’Université Laval afin de réaliser des projets de recherche sur la gestion de l’eau, le perfectionnement de l’irrigation, le drainage et la physique des sols. Vegpro possède également des ententes avec l’Université de la Floride. « Il aurait été impossible d’avoir toute cette expertise à l’interne. On participe aux projets et les retombées pour nous sont importantes », reconnaît-il.
Pull-pipe et voiture d’irrigation
En ce qui a trait à la mécanisation ou aux améliorations techniques des opérations, Vegpro procède selon une approche d’innovation à l’interne inspirée d’outils existants, d’achat de machinerie spécialisée et d’associations.
À la ferme de Sherrington, un total de 3 800 tuyaux d’irrigation sont déployés au courant de la saison. L’entreprise avait trouvé une solution pour leur installation, mais il fallait encore cinq hommes pour les retirer, raconte Gaël Dubé-Laberge. « Le projet de développer un pull-pipe et une voiture d’irrigation a été donné à un finissant de l’ETS, pour lequel on est allé chercher une subvention. Le résultat est somme toute positif puisque la machine, qui est inspirée d’un modèle vu en Californie, fonctionne encore aujourd’hui. En revanche, il y a encore des améliorations à apporter. Elle brise facilement. »
Combine à toile et automatisée
Ce projet se trouvait depuis longtemps dans les cartons de Vegpro, mais la hausse du salaire minimum a convaincu l’entreprise d’aller de l’avant. « À l’interne, on n’avait pas les ressources pour fabriquer la machine, mais on avait conçu les plans. La machine a été développée à l’externe et elle est aujourd’hui en fonction. En plus de réduire nos coûts, elle offre une posture plus ergonomique pour les travailleurs », décrit Gaël Dubé-Laberge.
Tout ramener à 90 pouces
La variation des espacements dans les parcelles de jeunes pousses, de carottes et d’oignons compliquait l’utilisation de la machinerie. Malgré certaines appréhensions, l’entreprise a décidé de refaire ses patrons de culture pour standardiser l’espacement. « Ça nous a permis d’uniformiser l’espacement de nos machineries et d’implanter un contrôle du trafic dans nos champs pour limiter la compaction, explique le dirigeant. Le passage des machineries est désormais au même endroit d’une année à l’autre et toutes les cultures répondent bien. »
Cela dit, Vegpro n’a pas réalisé toutes ces innovations en une seule saison, prévient Gaël Dubé-Laberge. « Il n’y a rien de plus ambitieux qu’un producteur maraîcher quand la neige fond au printemps, mais à tout vouloir faire en même temps, on risque de s’éparpiller. On y va un projet à la fois et on s’assure qu’on a les gens pour le mener à terme. C’est une leçon que j’ai apprise avec le temps. »