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Alors que la première mouture du Code de conduite pour les détaillants en alimentation fait l’objet de consultations ce printemps auprès des parties prenantes en vue de recevoir leur avis, l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) souhaite à terme rétablir un rapport de force au bénéfice de ses membres.
« Présentement, le maraîcher est un preneur de prix. Il y a une certaine marge de manœuvre pour les légumes racines qui peuvent être entreposés, mais pour les autres cultures comme le concombre ou la salade, nous n’avons aucun contrôle. Il faut établir un cadre de négociation plus paramétré pour mettre de côté les excès », revendique Patrice Léger Bourgoin, directeur général de l’APMQ.
Siégeant à la table de négociation, il souligne que les cinq grandes chaînes (Metro, Loblaws, Sobeys, Walmart et Costco), qui se partagent plus de 80 % du marché au Canada, font preuve d’ouverture à ce stade-ci.
Patrice Léger Bourgoin estime réaliste de finaliser la rédaction du code en 2023 pour une mise en application dans le premier semestre de 2024. Dans ses échanges avec les géants de l’alimentation, le directeur général de l’APMQ a rappelé que ses membres ont pour vocation de cultiver et vendre des fruits et des légumes, pas de financer le renouvellement des infrastructures informatiques ni de payer pour décharger les remorques.
« Nous avons négocié de bonne foi de part et d’autre. Des excès comme ceux-là, je ne pense pas qu’on pourra les éliminer tout d’un coup, mais nous avons convenu qu’au terme d’une période aux alentours de 18 mois après la mise en application du code, nous allons faire le bilan pour vérifier s’il a livré ce dont nous avons discuté au cours des deux dernières années. »
Patrice Léger Bourgoin rappelle par ailleurs que peu importe leur dénouement, les négociations entourant le code de conduite pour les détaillants en alimentation ne régleront pas tout. « La Loi sur la concurrence au Canada nous interdit d’avoir certaines conversations dans le cadre de ces négociations. Il y a quand même des limites à nous entendre sur les règles du jeu. Mais le Bureau sur la concurrence au Canada devra se faire une tête un jour à savoir si la dynamique sur le commerce de détail alimentaire au pays en est une qui est saine », s’interroge-t-il à voix haute.
Le directeur général de l’APMQ souligne également que, parallèlement à cet enjeu avec les cinq géants de l’alimentation, ses membres doivent composer avec l’ouverture des frontières à des pays où les lois et règlements sont beaucoup plus permissifs et où les principes d’acceptabilité sociétale sont moins existants. « En Amérique latine, les coûts de production sont environ 50 % de ce qu’on a ici au Québec », conclut-il.