Actualités 6 octobre 2014

Site avicole unique au Canada

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Un poulailler de pondeuses équipé de géothermie, murs solaires, séchoirs à fiente, cages aménagées et autres technologies de pointe. Voilà le projet de la ferme avicole Villandré à Saint-Joachim-de-Courval.

L’entreprise Villandré a ouvert les portes de son nouveau bâtiment d’élevage unique au Canada à plus de 600 producteurs d’œufs de consommation et d’intervenants du secteur avicole cet automne, quelques semaines avant l’arrivée des oiseaux. « Nous sommes très heureux d’avoir accueilli un si grand nombre de producteurs », confirme Jean-Philippe Désilets, administrateur chez Villandré. Le projet s’avère unique en son genre, notamment grâce à l’automatisation et à l’ensemble des technologies mises en place. « Notre directeur de projet, Yves Chagnon, constitue le grand maître d’œuvre de ce bâtiment. Il a visité des fermes en Europe et effectué toute la recherche et le développement relativement aux technologies retrouvées dans le poulailler », mentionne M. Désilets.

« Nous avons investi 7 M$ dans ce projet », indique Robert Désilets, président de Villandré. Le bâtiment abritera 100 254 poules pondeuses réparties dans 1 617 cages; soit 7 rangées de 33 cages sur 7 étages de haut. Un plancher grillagé facilitera l’entrée aux trois derniers étages. « Les poules seront logées dans des cages aménagées », spécifie Jean-Philippe Désilets. Avec ce type de cage, chaque poule bénéficie de 750 cm2 comparativement à 432 cm2 avec le modèle conventionnel. En plus, les volatiles auront accès à un nichoir et des perchoirs. « Il faut compter près d’un tiers de plus de superficies de bâtiment avec ce type de logement », souligne l’administrateur. À quelques endroits dans le poulailler, des balances pèseront les œufs et donneront le signal au convoyeur les transportant. Dans certaines cages, on retrouve également des balances pour les poules. « Lorsqu’il n’y avait que huit pondeuses par cage, la pesée s’avérait relativement simple. Cependant, dans les cages aménagées, leur nombre grimpe à 62. Alors, ça se complique. Pour faciliter l’opération, nous avons choisi d’installer des balances dans un certain nombre de cages », indique Jean-Philippe Désilets.

La plupart des opérations de la ferme seront automatisées. Les éleveurs pourront connaître les quantités d’eau et les volumes de moulée consommés. Il leur sera aussi possible de contrôler la température, le taux d’humidité et l’éclairage à distance, à partir d’un ordinateur portable ou d’un téléphone intelligent. Les poules recevront cinq repas par jour. « Il faut compter huit minutes pour alimenter toutes les poules », poursuit M. Désilets. Deux silos de 50 tonnes équipés de convoyeurs à raclettes assureront une distribution rapide de la moulée. Ce type de convoyeur nécessite moins d’entretien, offre une plus grande mobilité et abîme peu la moulée.

Le poulailler sera chauffé grâce à un système de géothermie horizontale. Ainsi, un champ géothermique de 120 tonnes générera 1 800 000 BTU. Dès que la température extérieure passera sous les – 12 °C, le système démarrera. « En chauffant le bâtiment, on augmentera le rendement des poules, et ce, sans avoir à compenser avec plus de moulée », explique Jean-Philippe Désilets. La géothermie servira aussi à refroidir le réfrigérateur. Parmi les autres innovations, on retrouve un mur solaire de 743 m2. « Le mur permettra de réchauffer l’air extérieur de 10 à 12 °C en hiver », indique Jean-Philippe Désilets.

Quant aux fientes, elles seront séchées grâce à l’air chaud généré par les poules. Un séchoir pourra transformer 3 tonnes de fumier liquide en 1 tonne de fumier sec à 95 % en moins de 24 heures. « Le fumier séché sera entreposé. Nous disposons d’un bâtiment permettant d’accumuler la production de sept semaines de fumier sec. Celui-ci sera par la suite transporté à nos installations de Bedford pour être granulé », précise Claudia Désilets, administratrice chez Villandré. Tout le fumier granulé sera vendu comme engrais naturel sous la marque de commerce Acti-Sol.

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Œuf
Un convoyeur à œufs de 75 cm de large possédant une capacité de 97 000 unités (production journalière) transportera sa précieuse cargaison en moins de 2 heures. Une machine les déposera ensuite dans les alvéoles. « La levée des œufs de nos 100 000 poules s’effectuera en moins de 3 heures », précise Jean-Philippe Désilets. Enfin, toute cette automatisation fera en sorte que deux employés à temps plein et possiblement un à temps partiel pourront s’occuper de l’élevage.

Géothermie horizontale
Moitié moins coûteuse que la géothermie verticale, sa variante horizontale nécessite par contre beaucoup d’espace sur le terrain. « En zone rurale, c’est idéal », lance Sylvain Dagenais, conseiller technique chez Leprohon. À la ferme Villandré, le champ géothermique de 135 m x 150 m se trouve à l’avant du poulailler. Plus de 9 100 m de tuyaux y sont enfouis à 3 m dans le sol. « À cette profondeur, la température du sol se situe de 7 à 8 °C en tout temps. Le système en place à la ferme Villandré fournit 120 tonnes de réfrigération (une tonne équivaut à 12 000 BTU). Le liquide caloporteur contenu dans les tuyaux circule et emmagasine la chaleur pour la transporter aux trois thermopompes que compte la ferme. Dès que la température extérieure atteint – 12 °C, le système commence à chauffer le plancher, illustre M. Dagenais