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Motivée à partager son histoire, Lucie m’a généreusement raconté son processus ayant mené à une demande d’aide, alors qu’elle mettait fin à une relation amoureuse toxique et à son rêve de prendre la relève de l’entreprise familiale. Son rêve, éclaté, son estime, partie en fumée, et ses paroles, non considérées. Mais son message en est un d’espoir. Elle a pu éteindre sa douleur et rebâtir une nouvelle vie, et ce, même après avoir perdu un idéal. Elle veut encourager les productrices et producteurs à demander de l’aide et à prendre soin de leur santé mentale. Tout comme pour moi, ses mots trouveront peut-être leur chemin pour se rendre jusqu’à votre cœur et votre conscience…
Aux yeux de ses proches, Lucie était devenue la femme décrite par son conjoint de l’époque comme étant « incapable de reprendre l’entreprise ». Malgré son savoir-faire et son expérience, la manipulation et le contrôle exercé par une personne en qui elle avait confiance l’ont menée à douter d’elle-même et à abandonner son rêve. Pour son bien-être, sa sécurité, ainsi que ceux de sa fille, Lucie est partie. Laissant la violence psychologique et verbale derrière elle, avec le cœur brisé de quitter son seul vrai amour, soit les animaux, la ferme et l’agriculture.
Ne sachant plus quel sens pourrait avoir sa vie sans l’agriculture, Lucie a trouvé le réconfort en brisant le silence sur son vécu. Parler de son histoire lui a enlevé « le gros motton » qu’elle portait en dedans et lui a ouvert les yeux sur sa valeur. Un nouveau sens à la vie est apparu, soit celui de comprendre le but précis de son existence. Elle a aussi découvert que de surpasser les épreuves développe la résilience personnelle. Malgré les doutes, les déroutes et les embûches, elle a pu prendre conscience de l’importance de s’écouter et de s’accorder du temps. Pour reprendre ses mots, elle explique qu’il est « primordial de reconnaître l’intensité de la vie et de privilégier sa santé mentale ». Ce qui l’a aidée à se retrouver est d’avoir donné de son temps comme bénévole. Cela lui a permis de se valoriser, de s’entourer de gens, de briser l’isolement et de redonner à sa communauté.
Avoir été trahie par son ex-conjoint et ses proches ne l’a pas empêchée d’accorder sa confiance aux différentes personnes qu’elle a rencontrées sur la route du rétablissement. La demande d’aide lui a permis d’apprendre à se connaître, d’apprivoiser un diagnostic de trouble de santé mentale et de faire la paix avec sa nouvelle réalité. Même si vous avez peur de vous ouvrir à une autre personne ou à vous-même, même si vous n’avez pas l’habitude de parler de vous et de vos difficultés et même si vous avez des idées préconçues, son message est simple, mais puissant : demandez de l’aide. Vous n’êtes qu’à un pas d’un changement réel et bénéfique.
Avoir eu la confiance de Lucie pour partager son histoire dans cette chronique m’a amenée à voir que la demande d’aide est la finalité et le commencement de deux processus de changement. D’une part, elle est la fin du désespoir par la quête d’espoir. D’une autre part, elle est la quête d’un nouveau sens, guidée par la confiance d’aller vers le mieux. Finalement, plus l’espoir est présent dans nos vies, plus nous avons de prise pour nous rendre à cette nouvelle réalité qui nous conviendra mieux. Lucie m’a aussi démontré qu’à partir du moment où l’on s’allie avec soi-même, une épreuve se transformera en apprentissage pour celle ou celui qui l’accepte et l’accueille avec ouverture.
Au risque de se répéter, on continuera à nommer l’importance de parler à un proche ou de contacter les ressources d’aide. Bien sûr, cela n’est pas toujours facile, mais pour reprendre les mots de Lucie, « c’est comparable à un troupeau, il suffit d’une personne qui traverse pour que les autres suivent la cadence ».
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