La fertilisation du maïs en post-levée a toujours été une solution pour optimiser le fractionnement et la disponibilité des minéraux, et ce, tout au long de la saison. Cette technique bien connue a évolué depuis l’utilisation des réservoirs à pression pneumatiques. Voici maintenant ce qu’il faut savoir de la fertilisation simple et efficace.

Liquide ou granulaire?
Plusieurs producteurs de maïs ne se contentent pas de calculer les coûts lorsque vient le temps de choisir entre l’engrais liquide ou granulaire. En effet, ceux-ci optent maintenant pour la simplicité en utilisant une solution liquide (32-0-0) pour l’application en post-levée. En effet, la manipulation de cette solution s’effectue à l’aide de réservoirs et de pompes, contrairement à l’engrais granulaire, qui doit être géré en vrac au moyen de vis et de trémies. De plus, la consistance du liquide azoté ne change pas avec la température ou l’humidité relative de l’air. Ainsi, les probabilités de blocage des tubulures de l’appareil sont presque nulles. (La solution se cristallise seulement à basse température.)

Précision d’opération
Aujourd’hui, l’utilisation de pompes volumétriques à pistons ou à rouleaux a permis d’atteindre la précision d’application recherchée avec très peu de marge d’erreur. La pompe à piston de marque John Blue Company, qui est la plus populaire, doit être calibrée en fonction du taux d’application requis à l’aide d’une clé ou d’un outil conçu pour faire pivoter un moyeu excentrique interne. De cette façon, on peut faire varier la course du piston de manière à distribuer la bonne quantité, et ce, de façon proportionnelle à la vitesse d’avancement.

Calibrer pour mieux appliquer
La calibration demeure une étape qui ne doit pas être négligée. Il existe des moyens simples et rapides pour vérifier le taux appliqué. Des chartes, des tableaux ou des règles coulissantes fournis par le manufacturier peuvent nous indiquer précisément les ajustements de départ, mais il va de soi qu’il faut contre-vérifier la dose. En général, la masse volumique d’une solution de liquide azoté pèse environ 13 % de plus que celle de l’eau. Il est donc possible de calibrer de façon sécuritaire avec de l’eau en tenant compte de cette différence. (Note : Les pompes à pistons volumétriques performantes ne devraient pas présenter une différence importante de pompage pour des volumes liquides ayant des densités aussi semblables que celle de l’eau ou de l’azote.)

Deux méthodes pour calibrer au champ

Méthode 1
Il s’agit tout d’abord de bien mesurer la quantité de liquide dans le réservoir en prenant soin de faire la moyenne du niveau de liquide observé de chaque côté. Ensuite, calculez la superficie couverte en effectuant un passage complet (d’un bout à l’autre du champ) avec l’instrument. Finalement, appliquez le fertilisant et évaluez à répétition (à l’aide d’au moins trois tests) la quantité de liquide dépensée pour la superficie couverte. Réajustez la pompe au besoin.

Méthode 2
Pour cette méthode, il faut mesurer la distance pour couvrir 1/100 acre. (Les rangs de maïs étant espacés de 30 po, pour 1 rang, une distance de 175 pi correspond à 1/100 acre.) Ensuite, parcourir cette distance en appliquant la solution d’un rang dans un cylindre gradué fixé sur la structure de la machine. Par exemple, si je veux appliquer un taux de 20 gallons américains par acre, sur une distance parcourue de 175 pi, j’aurai recueilli dans mon cylindre l’équivalent de 0,2 gallon américain, soit 756 ml. Si l’on note une différence de plus ou moins 5 %, on doit réajuster la pompe.

Les disques ou les dents?
Pour le liquide, il y a d’abord les dents à ressorts munies de boulons de sûreté, d’une conception simple et peu coûteuse. Malheureusement, il arrive qu’un objet comme une branche s’y accroche et fauche tout sur son passage. Aussi, lorsque le maïs est jeune, elles ont tendance à l’enterrer puisqu’elles déplacent beaucoup de terre. Enfin, elles demandent beaucoup de puissance (environ de 10 à 15 HP par dent). Un autre choix? Les coutres de distribution équipés d’injecteurs avec orifices de calibration. Ils sont moins agressifs, mais ils se faufilent mieux lorsqu’on doit se déplacer à contre-rang. Ils tranchent les résidus sans trop éclabousser les jeunes plants. La puissance requise par disque est d’environ 10 HP. Souvent, un tambour fixé autour de l’essieu permet de limiter la profondeur d’opération à environ 4 po.

Ajustement de la profondeur de travail
Peu importe la méthode de travail, peu importe la texture du sol, la profondeur doit être d’environ 4 po. Ainsi, la solution étant déposée dans la terre humide, elle peut mieux voyager vers les systèmes racinaires.

Une application précise, rapide et efficace, ça se prépareDe plus, cette méthode limite l’évaporation et le lessivage, surtout lorsque les traces des dents ne sont pas complètement refermées. Il est donc très important de vérifier la profondeur d’application en prenant soin de bien ajuster la barre porte-outils. Habituellement, une roue de jauge peut être réglée sur les disques, tandis que pour les systèmes à dents et les autres modèles, on peut régler la course du cylindre hydraulique à l’aide de cales d’épaisseur.

L’application de solutions azotées liquides fait maintenant partie de la régie de culture des producteurs qui veulent du rendement. Cette façon de faire augmente la rapidité d’opération du semis et permet de gagner beaucoup en efficacité sur le plan agronomique. Même si la formule liquide demeure un choix pratique, la calibration de la pompe, l’ajustement de la profondeur de travail et la vérification constante de la dose à appliquer restent des opérations essentielles pour fertiliser efficacement.