Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
La récente convention de mise en marché négociée entre les éleveurs et les transformateurs porcins au Québec est loin d’être parfaite et il faudra soutenir les producteurs pendant la décroissance du secteur, a souligné le premier vice-président d’Olymel, Paul Beauchamp, lors d’une réunion d’urgence du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire portant sur la fermeture de l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction. « On a accepté de prolonger nos délais d’opération [de l’usine] pour s’assurer d’une meilleure transition, mais les producteurs auront à supporter des coûts énormes parce qu’on ne réussira pas à bien ajuster notre date de fermeture avec le plan de transition que les éleveurs se sont donné au Québec. Alors de l’aide, ils en auront besoin pour les soutenir jusqu’à la mise en œuvre du plan », a-t-il déclaré, en pesant ses mots, le 8 mai, à Ottawa. L’aide pourrait viser le transport, a suggéré M. Beauchamp, ou encore le revenu à la ferme présentement à la baisse en raison de la flambée du prix des grains, de la hausse des coûts des intrants et des taux d’intérêt. D’autant plus que, a-t-il rappelé, les producteurs ont accepté une diminution du prix afin de soutenir les entreprises de transformation québécoises.
Inspiration du passé
Le vice-président principal des affaires publiques, de la coopération et des responsabilités d’entreprise chez Sollio groupe coopératif, Stéphane Forget, a invité le gouvernement à considérer la création d’un programme d’aide destiné à dédommager les producteurs porcins touchés. « Pour ce faire, vous pourriez peut-être vous inspirer de deux initiatives passées du gouvernement fédéral de 2009 à 2014, soit le Programme de transition des exploitations porcines ou le Programme de réserve pour perte sur prêt dans l’industrie du porc, a-t-il suggéré. Voilà peut-être une façon concrète d’aider, avec bien sûr l’appui du gouvernement provincial, la filière porcine à passer au travers de la crise actuelle et même devenir plus forte. »
Des investissements fédéraux pour moderniser les installations d’entreprises de transformation alimentaire ont aussi été évoqués. « Il faut trouver un équilibre pour ne pas négliger la production. Je sais qu’il se fait déjà des efforts importants [pour] soutenir nos producteurs et nos transformateurs parce que [les uns ne vont pas sans les autres]. À l’avenir, il faut considérer la chaîne de valeur et soutenir tant la ferme que le secteur de la transformation », a fait valoir M. Beauchamp.
Jusqu’à la fermeture de Vallée-Jonction
L’usine de Vallée-Jonction restera en activité jusqu’en décembre 2023. Le directeur des Politiques et des programmes à l’intention des travailleurs étrangers temporaires (TET) du ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada (IRCC), Ian Gillespie, a mentionné que son ministère et celui de l’Emploi et du Développement social collaborent avec Olymel pour faciliter la prolongation des études d’impact sur le marché du travail et des permis de travail afin de s’assurer que l’usine de Vallée-Jonction dispose d’un personnel complet jusqu’au jour de sa fermeture. Par ailleurs, Olymel s’est engagé à réaffecter les travailleurs et les TET de l’usine de Vallée-Jonction qui perdront leur emploi.
D’ici le 15 mai, les parlementaires du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire dresseront une liste de recommandations. Ils les adresseront, dans une lettre, aux représentants des ministères de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, puis de l’Immigration.
Immigration Canada sommée de fournir les TET manquants rapidement
Prétextant la nécessité de sauver 1 000 fermes porcines au Québec, Jacques Gourde, député conservateur de Lévis-Lotbinière, a sommé les représentants du ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada (IRCC) d’accélérer la venue des travailleurs étrangers temporaires (TET) manquants chez Olymel. L’entreprise attend à ce jour l’arrivée de 1 200 TET. « Chaque TET qui ne peut pas rentrer travailler chez Olymel mène présentement à la fermeture d’une ferme, et ce sont des drames humains. Ce sont des gens qui ont investi toute leur vie et qui perdent 50 $ par porc, [ce qui représente] de 5 000 $ à 10 000 $ par semaine, et Olymel a besoin de ces travailleurs pour valoriser sa viande », a-t-il déclaré.
Le directeur principal d’IRCC, Tal Elharrar, a indiqué que les délais de traitement des dossiers de TET étaient actuellement de 24 jours, soit une réduction de 67 jours par rapport à juillet 2022. Jacques Gourde a répliqué qu’en réalité, les délais de traitement pouvaient aller jusqu’à une année et a enjoint au ministère de faire venir tous les TET de l’entreprise d’ici la mi-juillet.
Des TET en attente pour travailler à Vallée-Jonction
En date du 8 mai, Olymel attendait toujours la venue de 1 200 travailleurs étrangers temporaires (TET). Inquiets pour leur avenir, une quarantaine de ces travailleurs originaires du Sénégal et de la Tunisie, qui ne sont pas encore arrivés au pays, ont contacté Richard Lehoux, député conservateur de Beauce, pour savoir ce qui adviendrait d’eux. Le directeur principal du ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada, Tal Elharrar, a souligné que s’ils arrivent au Québec avant la fermeture de l’usine, ils pourront effectuer une demande de changement d’employeur. Dans le cas contraire, où ils resteraient chez Olymel, mais changeraient de région, ils devraient recommencer le processus d’obtention du permis de travail.