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Le remisage d’une motoneige représente une opération un peu crève-cœur. Surtout lorsque la saison a duré trois semaines, comme c’est souvent le cas au sud du Québec… Mais larme à l’œil ou pas, remiser son « fauve » constitue une démarche essentielle, d’environ une heure, qui prolonge sa durée de vie.
Étape 1 : de l’essence sans vernis S.V.P.
Une première étape facile : remplir le réservoir d’essence et y ajouter un stabilisateur de carburant, selon la quantité recommandée sur le contenant (photo ci-dessous). « C’est important de conserver une bonne qualité d’essence dans le réservoir, et ce, tout au long de la saison morte. Autrement, il se forme un vernis qui encrasse la pompe à essence, le tuyau d’alimentation, le carburateur ou les injecteurs, explique Alain Bazinet, chef d’atelier chez Riendeau Sport, un détaillant de véhicules récréatifs situé sur la Rive-Sud de Montréal. Afin de bien disperser le produit, n’oublions pas de faire fonctionner le moteur cinq à dix minutes après avoir ajouté le stabilisateur », précise-t-il.
Étape 2 : dorloter son moteur
Pour les motoneiges mues par un moteur deux-temps conventionnel, la deuxième étape consiste à le faire fonctionner et à vaporiser une huile anticorrosive directement dans les entrées de carburateur. « On accède généralement à l’entrée d’air du carburateur en enlevant le boitier à air, indique M. Bazinet. On introduit le produit dans les entrées d’air d’un piston à l’autre, jusqu’à ce que le moteur émette une fumée dense (l’aération de la pièce est conseillée). On éteint alors le moteur, sans le remettre en marche durant l’été. L’hiver venu, je recommande d’employer la motoneige une quinzaine de minutes pour ensuite changer les bougies, lesquelles ont été encrassées par l’huile de remisage. » Alain Bazinet souligne que cette étape cruciale empêche une usure prématurée, notamment celle du vilebrequin. « Certaines personnes enlèvent les bougies et versent de l’huile dans le piston. Sans être une mauvaise idée, l’opération de lubrification se limite toutefois au piston et au cylindre. La vaporisation d’une huile anticorrosive, telle qu’expliquée précédemment, a l’avantage de lubrifier aussi le vilebrequin », conclut-il.
Pour les motoneiges alimentées par un moteur deux-temps à injection électronique, cette étape s’effectue électroniquement (avec les produits Bombardier, du moins). En effet, le propriétaire appuie sur les touches qui activent la séquence de remisage, et la motoneige injecte elle-même une surdose d’huile.
Finalement, pour les moteurs à quatre temps, Alain Bazinet mentionne qu’il n’est pas nécessaire de vaporiser de l’huile, mais propose plutôt de changer l’huile à moteur (photo ci-dessous). « Règle générale, pour tous les véhicules équipés d’un moteur à quatre temps, il vaut mieux éviter de les remiser avec une huile usée. Par effet de condensation, cette dernière peut contenir de l’eau, entraînant la corrosion de certaines composantes », souligne-t-il.
Étape 3 : facultative, mais quand même…
Il s’agit d’enlever la courroie de transmission et de vaporiser la même huile anticorrosive sur le dessus des poulies, de même que sur les pièces métalliques du moteur (photo ci-dessous). « Cette étape n’est pas indispensable, admet M. Bazinet. Mais cette lubrification empêche le ternissement ou le picotement du métal, un phénomène commun pour les motoneiges entreposées dans des endroits humides, comme une grange. » L’hiver venu, un dégraisseur permet de déloger l’huile sur la poulie, puis la courroie est remise en place.
Étape 4 : halte aux rongeurs!
Évitez les mauvaises surprises causées par les rongeurs en colmatant la ou les sorties d’échappement avec un chiffon.
Étape 5 : coup d’œil sous le carter de chaîne
« Après avoir fonctionné dans des conditions froides, certaines motoneiges roupillent dans un garage chauffé. Cette transition froid-chaud peut induire un phénomène de condensation dans le carter de chaîne. Vidanger l’huile de ce carter prévient la corrosion de ses composantes », assure M. Bazinet. Sur plusieurs modèles, il faut dévisser le couvert du carter pour vidanger l’huile, tandis que d’autres motoneiges possèdent un orifice de vidange et de remplissage.
Étape 6 : une bonne dose de graisse!
À l’aide d’un pistolet graisseur, injecter du lubrifiant dans tous les œillets de lubrification, notamment au niveau des éléments de suspension (photo 7). Alain Bazinet recommande, de surcroît, un huilage des amortisseurs et des rotules. « Des rotules non lubrifiées peuvent rouiller et “prendre” du jeu. Le cas échéant, la conduite en sera affectée. Je préconise de les enduire de la même huile anticorrosive en aérosol. À cet effet, le propriétaire peut acheter le produit vendu par le manufacturier ou une marque générale performant en milieu humide. Je ne recommande toutefois pas d’employer du WD-40, qui sèche rapidement. »
Étape 7 : relâcher les muscles
Afin de détendre les éléments de suspension, l’avant de la motoneige est soulevé sur des blocs, tandis que l’arrière est également maintenu au dessus du sol, par un support (photo ci-dessous).
Étape 8 : longue vie à la batterie!
Débrancher la batterie, la ranger dans un endroit sec et la nourrir de quelques charges électriques durant la saison morte lui assureront une durée de vie optimale.
Étape 9 : de l’amour…
Pour les maniaques de motoneige, une procédure de remisage ne peut se limiter à l’aspect mécanique. Avant de mettre la toile, quelques petits mots doux lui feront plaisir!