Bovins 4 mai 2023

Un taureau améliorateur, c’est plus payant que jamais!

Vous entendez souvent dire que les taureaux améliorateurs, ça rapporte en production de bovins de boucherie, mais concrètement, qu’est-ce que ça veut dire? Quoi de mieux que d’effectuer un exercice de comparaison pour illustrer le tout?

Dans notre exemple, nous avons deux taureaux de potentiel génétique différent. Le premier, le taureau A, se trouve dans les 10 % supérieurs de la population, toutes races confondues. Il s’agit de notre taureau améliorateur. Le deuxième, le taureau B, se situe quant à lui dans les 75 % inférieurs de la population, toutes races confondues. La figure 1 illustre ce concept. 


Figure 1

Positionnement du taureau A et du taureau B en fonction de leur rang centile respectif, par rapport à la moyenne de la population

Prenons maintenant deux caractères, soient le gain de poids naissance-1 an et la surface de l’œil de longe, pour lesquels nous avons les valeurs économiques.


Tableau 1

Différence de revenu entre un taureau améliorateur et détériorateur

1 L’ABC signifie Across Breed Comparison. Il s’agit de la même chose qu’un ÉPD, mais il s’applique aux animaux toutes races confondues et/ou croisés.

À la lecture du tableau 1, on peut comprendre que :

• Le taureau A produira une descendance qui aura 26,8 lb entre la naissance et 1 an de plus et une surface d’œil de longe de 0,405 po2 de plus que la moyenne. Il est donc améliorateur;

• Le taureau B, quant à lui, produira une descendance dont le poids sera de 10,7 lb de moins et une surface de l’œil de longe de 0,369 po2 de moins que la moyenne. Il est donc détériorateur;

• La valeur monétaire de la performance du taureau A représente 15,54 $ et 22,04 $ de revenu supplémentaire pour un veau pour la période naissance-1 an et la surface de l’œil de longe, respectivement;

• La valeur monétaire de la performance du taureau B représente une perte de revenu équivalant à 6,21 $ et 20,08 $ pour un veau pour la période naissance-1 an et la surface de l’œil de longe, respectivement.

On peut alors exprimer que la différence de performance entre les deux taureaux est équivalente à la différence entre le revenu du taureau A et les pertes du taureau B, qui se chiffre à 21,75 $ par veau pour le gain naissance-1an et une différence de 42,12 $ pour la surface de l’œil de longe.

Vous devez maintenant vous demander d’où proviennent les valeurs économiques associées à ces deux caractères. Elles proviennent du modèle bioéconomique pour le calcul de l’indice de sélection économique (ISÉ). En fait, plusieurs caractères peuvent être utilisés pour établir les bénéfices d’une carcasse de bœuf. L’évaluation des coûts de production du bœuf et des revenus de la viande permet d’établir des valeurs économiques pour chacun de ces caractères. C’est à partir d’un projet lancé en janvier 2022 que l’équipe du Programme d’analyse des troupeaux de boucherie du Québec (PATBQ) a calculé ces valeurs pour la réalité des prix au Québec. L’ISÉ prend en compte certains paramètres de base pour permettre son calcul, soit :

• l’utilisation du taureau pendant deux ans;

• dans un troupeau de 30 vaches;

• dont l’âge moyen est de 6,25 ans. 


Figure 2

Importance relative des huit caractères de l’indice de sélection économique (ISÉ)

De ce fait, l’indice ISÉ représente la valeur monétaire qu’un animal pourra apporter à la filière bœuf dans son ensemble puisqu’il inclut des caractères qui touchent autant le secteur vache-veau (poids naissance, gain naissance-sevrage, aptitude laitière) que le secteur des parcs d’engraissement. La figure 2 présente les huit caractères qui sont intégrés dans l’ISÉ.

Somme toute, les taureaux reproducteurs ont indéniablement des retombées économiques au sein d’un élevage. De manière instinctive, nous aurions tendance à croire que des taureaux dits améliorateurs, par leur valeur génétique élevée, seraient le premier choix d’achat des producteurs commerciaux. Or, ce n’est pas toujours le cas! En effet, les avantages d’améliorer la génétique ne sont pas toujours perçus par l’ensemble de la filière, car en plus d’être lent, ce transfert d’amélioration génétique entre les sélectionneurs et les producteurs commerciaux s’avère restreint par le manque d’information. Afin de vulgariser les retombées économiques découlant de l’utilisation d’un taureau améliorateur, l’équipe du PATBQ a produit trois fiches dans le contexte de la filière bovine en son entier.

Nous vous invitons donc à consulter la capsule explicative de celles-ci dans la zone Conseils du site Web montaureau.com.