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Difficile de gagner la confiance et de convaincre les producteurs agricoles d’adopter certaines technologies développées par les agtech québécoises.
Les agriculteurs n’accordent pas leur confiance facilement, indique la microbiologiste du programme AIR. Ces derniers doivent tester la technologie durant plusieurs saisons avant de l’adopter pleinement. « Dans un monde utopique, le producteur épandrait des fongicides seulement s’il y avait de la maladie dans le champ et n’en épandrait pas du tout s’il n’y en avait pas. On ne se rendra pas jusque-là encore, et je les comprends parce qu’ils ne veulent pas mettre leur sécurité financière en péril », dit-elle.
La réticence des producteurs agricoles à adopter les technologies agtech est légitime et nécessaire pour les jeunes pousses technologiques, soutient le président-directeur général de ChrysaLabs, Samuel Fournier. « Un producteur agricole a 40 chances dans sa vie de réussir sa carrière, donc quand il voit des nouvelles technologies qui émergent avec des gens qui arrivent remplis de promesses, il se demande si ça devient un risque pour une de ses saisons et s’il prend une mauvaise décision, il sacrifie une saison sur 40 et s’il le fait pendant quelques années en ligne, il peut vraiment tuer sa business », dit-il. Les risques que les producteurs prennent sont énormes, soutient M. Fournier, et il faut que les agtech comprennent que les producteurs sont réticents parce qu’ils se font bombarder de nouvelles occasions d’affaires qui semblent toujours plus prometteuses les unes que les autres.
Il ajoute que la réticence des producteurs a tout de même un bon côté, celui d’obliger les compagnies à être « la meilleure version d’elles-mêmes » en matière de performance et à développer un produit intéressant aux yeux du producteur. « Il n’existe pas de réglementation dans l’industrie [agtech] pour dire que la technologie est mature ou non, mais la réticence des producteurs devient un peu le safe guard. Ils ne sont pas prêts à accepter n’importe quoi, et c’est aux entreprises de prouver que la technologie devrait être implantée chez eux », dit-il. Les entreprises devraient également se demander si le producteur agricole est le meilleur client pour leur produit et si le Québec est vraiment le meilleur marché pour eux aussi.