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La perte de marchés des producteurs de porcs, occasionnée par les déboires de leur principal acheteur, Olymel, de même que les pertes financières associées aux modalités prévues par la nouvelle Convention de mise en marché créent une situation jamais vue en agriculture, croit Christian St-Jacques, qui a notamment été président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie pendant huit ans. « En 35 ans [d’implication à l’UPA], je n’ai jamais vu une pareille crise en agriculture, toutes productions confondues », dit-il. Lui-même producteur de porcs à forfait, il se dit éprouvé par toutes les annonces négatives dans l’industrie porcine. Par ricochet, son intégrateur vient de lui annoncer que la valeur des contrats d’intégration, dont le sien, sera coupée de 10 %. « Ils m’enlèvent 10 % de ma paye. Ils n’en ont pas encore parlé, mais s’il faut qu’ils coupent aussi 10 % sur le nombre d’animaux, on va perdre sur les deux bords. On va s’en aller où avec ça? » s’interroge-t-il. En fin de compte, les trois prochaines années s’annoncent difficiles et remplies d’incertitudes, anticipe-t-il. « Pour moi, c’est doublement inquiétant, car [j’amorce] un transfert de ferme non apparenté. Comment fait-on pour transférer une ferme quand la production principale, c’est le porc, aujourd’hui? Est-ce que la relève va encore en vouloir? Et un transfert, ce n’est pas sur un an, c’est sur cinq à dix ans; il faut se fier sur des chiffres. Mais dans le porc, ce sera quoi, les chiffres? » mentionne le propriétaire de trois pouponnières de 1 500 porcs, en Montérégie.
Les yeux vers le ministre Lamontagne
En Chaudière-Appalaches, René Roy, président des Éleveurs de porcs de la Beauce, reçoit plusieurs appels de producteurs, dont plusieurs qui ont pourtant déjà connu des moments très difficiles dans le porc. « Des producteurs avec beaucoup d’expérience me disent que jamais ils n’ont vécu une crise aussi grave dans le porc qu’actuellement. Même ceux qui veulent rester sont aux prises avec une situation difficile. Les éleveurs indépendants, mais aussi ceux qui sont à contrat [à forfait], car les contrats se négocient à la baisse de façon significative présentement. J’ai eu vent que certains éleveurs ont décidé de ne pas renouveler sous ces conditions. Beaucoup sont à dire qu’il faut une aide du ministre André Lamontagne, soit au niveau du Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles ou d’un programme de rachat [des fermes]. »