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Le jardinage a beau plaire à beaucoup de monde, quand vient le temps de faire du sarclage, une grande partie d’entre nous démissionnent. Je vous avouerai que je dois être une des rares personnes à aimer me mettre à quatre pattes pour sarcler. Quand je mets mes genouillères et que, sous un beau soleil levant d’été, je m’attaque à une platebande verte comme la prairie du coin, j’ai le sentiment merveilleux d’accomplir un petit miracle. Aussi valorisant est le fait, après une grosse pluie, d’aller arracher du chiendent. Les racines sortent de terre doucement et j’en fais une véritable pelote de laine. De l’art à l’état pur, presque une poésie. Je vais m’arrêter avant que vous ne pensiez que je suis folle.
Mais, que voulez-vous? On n’a pas tous les mêmes goûts.
Comme peu d’entre vous partageront ma fascination pour le sarclage, parlons de paillis. Le paillis joue plusieurs rôles. Le premier est d’empêcher le plus possible les mauvaises herbes de pousser. En leur coupant la lumière, le paillis étouffe les plantes nuisibles.
Il garde aussi l’humidité du sol. Avec nos étés de plus en plus caniculaires, le paillis joue un rôle d’économiseur d’eau. Durant l’été, plusieurs villes et municipalités demandent à leurs citoyens d’économiser l’eau. L’apport de paillis aidera vos plantes à passer au travers des périodes de sécheresse.
Le paillis prévient également l’érosion du sol. Par grand vent, la terre laissée à nu se laisse transporter facilement loin de nos platebandes. Le paillis permet de remédier à ce problème.
Il favorise aussi, en se décomposant, la vie et la santé de votre sol. En effet, en se transformant doucement en compost, le paillis nourrit les vers de terre et favorise leur arrivée. Ces mêmes vers feront des galeries souterraines qui décompacteront les sols et ils y laisseront au passage leurs excréments.
Des paillis pour tous les goûts
Vous êtes de plus en plus intéressé, mais vous vous demandez sans doute :
– Marthe, quel type de paillis est le meilleur?
Je vous répondrai que cela dépend de ce que vous voulez en faire.
Prenons d’abord les paillis de cèdre ou de pruche. Ceux-ci sont faits de l’écorce de ces arbres hachée grossièrement. En se décomposant, ils dégagent de l’acidité. Qui de nous n’a pas marché dans une forêt adulte de conifères? Vous remarquerez qu’il ne pousse pas grand-chose à leurs pieds. La terre est tout simplement rendue trop acide pour plusieurs plantes. Ces paillis sont bons pour les plantes qui aiment l’acidité, comme les rhododendrons, les azalées, les conifères, les bleuets, etc. Ne les mettez donc pas dans une roseraie ou une platebande mixte, où plusieurs fleurs aiment plutôt les sols neutres.
Les paillis d’écorce de cacao, de coco ou d’écorce de lin sont neutres. En se décomposant, ils feront un compost de qualité et seront assimilés par les plantes. Les paillis forestiers composés de bois dur comme l’érable, le hêtre, le merisier, etc., sont aussi très bons.
Mais mon préféré est le paillis de feuilles mortes que j’ai ramassées à l’automne et qui ne coûtent rien. Je privilégie celui de feuilles de chêne, qui se décompose plus doucement et est d’un beau brun chocolat. En se dégradant, il nourrit mes plantes et leur apporte l’humus dont elles ont besoin.
Pensez à récupérer ce que bien des gens appellent leurs déchets. Les feuilles sont un engrais carbone de première nécessité que nous devrions apprendre à connaître.