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La première presse-emballeuse Göweil en Amérique du Nord permet la conservation de maïs ensilage en balles rondes et laisse entrevoir la possibilité d’abaisser les coûts d’alimentation des troupeaux de fermes familiales.
Toute une aventure entoure l’achat de la presse-emballeuse Göweil LT-Master par le Centre de formation agricole (CFA) de Saint-Anselme et Nicolas Laliberté, de la Ferme Appalaches. Présentée en grande première il y a trois ans à l’Expo-Champ et au Salon provincial de la machinerie agricole de Québec, la presse n’avait plus été revue par la suite. Pourtant, cet équipement laissait entrevoir des possibilités fort intéressantes, notamment celle de presser une large gamme de produits allant du maïs ensilage, à la paille de soya, en passant par la ripe de bois et autres matériaux. « La presse avait un essieu dans un bateau en direction de la Nouvelle-Zélande… il était minuit moins cinq! » lance le producteur laitier Nicolas Laliberté, qui rêve avec ses partenaires d’un grand avenir pour cette presse-emballeuse. « Cet équipement va permettre d’abaisser les coûts d’alimentation et d’aider le démarrage d’entreprises agricoles, particulièrement de la relève. »
Préparation de la presse en début de chantier.
En arrivant à un chantier, la presse-emballeuse Göweil doit être installée. Nicolas Laliberté nous en fait une démonstration.
Presse-emballeuse Göweil
Nicolas Laliberté présente différents aspects de la presse, notamment la raison pour laquelle il a ajouté un convoyeur à courroie pour l’alimenter.
Presse-emballeuse Göweil
Le producteur laitier Nicolas Laliberté explique le mode de fonctionnement de la chambre de compression.
En 2009, Nicolas Laliberté vit un grave problème d’approvisionnement en foin en raison d’un gel exceptionnel. Comme porte de sortie, le producteur ensile du maïs-grain non mature. « J’ai goûté au maïs-ensilage pour la première fois de ma vie et développé une dépendance », blague-t-il. Cet automne-là, il entrepose son ensilage dans un silo tube AgBag. « Ce type d’entreposage prend beaucoup d’espace autour du bâtiment, et la disposition de ma ferme rend difficile son utilisation », décrit le producteur. Il cherche alors une façon d’entreposer de l’ensilage à coût abordable. « Des copains m’ont alors parlé de la presse-emballeuse. Ils étaient en contact avec le distributeur et ce dernier cherchait justement des producteurs prêts à en faire l’essai », relate-t-il. L’automne suivant, trois producteurs – de Plessisville, Saint-Hyacinthe et de Saint-Anselme – l’expérimentent et pressent au total 1500 balles rondes. « La qualité de l’ensilage était excellente. En plus, j’ai trouvé cela plus facile à entreposer et à manipuler que l’ensilage en silo tube. Au lieu d’aller chercher l’ensilage à l’extérieur et de sortir de la machinerie, on rentre la balle à l’intérieur », explique le producteur. Enchanté par son expérience, Nicolas Laliberté souhaite former un groupe pour acquérir la presse, mais ses démarches auprès des deux autres producteurs échouent.
Entre-temps, Göweil change de distributeur au Québec et le siège social, situé en Autriche, trouve un acheteur pour la presse en Océanie. Lorsque Nicolas Laliberté entre en contact avec le nouveau distributeur – Machinerie agricole St-Césaire –, il apprend que la presse-emballeuse embarquera d’ici quelques jours sur un bateau en direction de la Nouvelle-Zélande. « Je pouvais stopper le processus en déposant une offre d’achat; j’avais sept jours pour trouver des partenaires », décrit-il. Il multiplie alors les rencontres avec des producteurs de sa région, mais ceux-ci hésitent à investir. Il se souvient alors que parallèlement à l’essai des 1500 balles, une petite étude de marché mentionnait que cet équipement pourrait intéresser des écoles d’agriculture. « Le vendredi matin, il ne me restait plus que quelques heures pour trouver une solution. J’ai alors décidé d’appeler le directeur du CFA de Saint-Anselme, Yoland Audet. Quelques minutes plus tard, j’étais dans son bureau », raconte le producteur.
La présentation de Nicolas Laliberté convainc le directeur du CFA : « Cette presse est unique en Amérique du Nord. Pour le CFA, cet achat répondait à nos objectifs de formation de pointe des élèves, autant du côté mécanique que de la nutrition animale », précise Yoland Audet. Le CFA est un organisme collaborateur pour l’agriculture et tient à être partenaires avec les producteurs de la région. « De plus, nous y avons vu une possibilité de donner accès à une alimentation au meilleur coût à la relève agricole et aux plus petites fermes », poursuit-il. Le CFA de Saint-Anselme et le producteur laitier Nicolas Laliberté deviennent alors partenaires. « Ce type de partenariat – public-privé – est un modèle d’affaires intéressant. Le CFA a investi les deux tiers de la somme, l’autre tiers étant assumé par Nicolas », indique Yoland Audet. Les élèves du CFA vont se familiariser avec la machine et en feront l’entretien dans le cadre de leur cours de mécanique.