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Le groupe d’agriculteurs canadiens Farmers of North America (FNA) lance un projet de construction d’usine d’engrais azoté qui appartiendrait en partie aux producteurs.
FNA tente depuis peu de convaincre les agriculteurs de l’est et de l’ouest du Canada d’investir dans la construction d’une usine de plus de 1 G$ qui permettrait de fertiliser environ 11 millions d’acres. La nouvelle usine serait située dans les Prairies. « Nous pensons rendre le produit disponible de la Colombie-Britannique jusqu’au Québec », explique Bob Friesen, porte-parole de FNA.
Le principe derrière le projet est la signature d’ententes à long terme entre les producteurs investisseurs et l’usine. D’un côté, l’agriculteur s’engagerait à prendre un certain volume; de l’autre, l’usine s’assurerait que l’engrais soit livré. À la fin de l’année, les profits liés à la vente seraient redistribués aux investisseurs sous forme de dividendes.
Le prix serait celui du marché, sauf peut-être un léger rabais pour les premiers investisseurs. « Notre intention n’est pas de détruire le prix du marché », précise M. Friesen, qui ne tient pas à ce que les compétiteurs voient le nouveau joueur comme un concurrent différent des autres. De toute façon, l’Amérique du Nord importe plus de sept millions de tonnes d’engrais azoté par an, et le continent continuera d’être déficitaire pour ce produit, même après la construction des projets actuels d’usines (FNA, IFFCO à Bécancour et autres).
Des marges de plus de 400 $ la tonne
Selon FNA, l’engrais azoté s’est vendu 700 $ la tonne en moyenne depuis dix ans, tandis que le coût de production moyen était de 230 $. Cette année, avec le bas prix du gaz naturel en Amérique du Nord, le coût de revient serait plutôt de 180 à 200 $ la tonne. Notons que ce prix n’est pas celui qui est payé par les détaillants, puisque les usines prennent, bien entendu, une marge de profit et qu’il faut ajouter les frais de transport. Comme producteur d’engrais, FNA s’attend cependant à retourner de bonnes marges. « Le but, c’est de faire entrer les agriculteurs dans la chaîne de valeur », indique M. Friesen.
FNA cherche une tierce partie pour investir dans l’usine avec les agriculteurs, d’autant que le groupe n’a pas de connaissances dans la production d’engrais. La plus grande partie possible de la nouvelle entreprise devra toutefois appartenir aux agriculteurs. Si tout va bien, l’usine pourrait fonctionner dès 2016.
FNA ne considère pas de devenir le partenaire canadien d’IFFCO à Bécancour. « C’est intéressant de voir qu’une coopérative indienne projette de produire de l’engrais en Amérique du Nord », souligne toutefois Bob Friesen.