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Depuis deux ans, la production d’œufs d’incubation connaît une forte croissance au Québec.
« Nous sommes peu de producteurs, soit 40 détenteurs de quotas, mais nous produisons quand même 230 millions d’œufs par année », illustre Gyslain Loyer, président des Producteurs d’œufs d’incubation du Québec (POIQ), au lendemain de l’assemblée générale annuelle qui s’est tenue le 4 avril, à Drummondville, dans le Centre-du-Québec. L’organisation rapporte ainsi une augmentation de 5,3 % de sa production en 2022, soit un nouveau record après celui de 2021, qui était d’un peu plus de 2 %.
Ces hausses s’expliquent principalement par deux facteurs : la plus grande consommation de viande de poulet et la baisse des importations d’œufs d’incubation en provenance des États-Unis. Ce pays fournit une certaine proportion des œufs d’incubation pour le marché québécois et canadien. Or, la grippe aviaire qui a frappé plusieurs élevages américains de poules pondeuses a contribué à réduire ces importations, ce qui a contraint les producteurs québécois et canadiens à maximiser leur production pour combler le manque.
Les Producteurs d’œufs d’incubation du Canada ont de leur côté rehaussé le pourcentage de surproduction permis de 2 à 7 % pour aider à répondre à la forte demande. « On a fait tout ce qu’on pouvait, en réduisant le poids des œufs vendus ou en étirant la durée de vie des troupeaux de pondeuses à 63 ou 65 semaines, et on a réussi à faire 104 % de la production », indique M. Loyer.
Une partie de la croissance réservée à la relève
Par ailleurs, des changements récents apportés au Règlement sur la production des œufs d’incubation permettront d’allouer une plus grande part des nouveaux quotas émis annuellement aux petites entreprises, pour favoriser leur croissance. Ce nouveau système de « croissance différenciée » distribuera ainsi 30 % des nouvelles allocations annuelles également entre toutes les entreprises, sans égard à leur grosseur. Les 70 % restants seront octroyés comme avant, c’est-à-dire proportionnellement au nombre de contingents détenus par chaque entreprise. « L’objectif est d’aider les plus petits à croître plus vite », spécifie M. Loyer, qui se félicite de ce nouvel outil pour soutenir la relève. Dans le même esprit, les POIQ donneront la priorité aux producteurs non apparentés, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas de lien avec une famille qui détient du contingent, pour l’achat de quotas via le système de vente centralisée.
« On est très inquiets »
La période de migration printanière inquiète les producteurs d’œufs d’incubation, qui craignent une propagation de la grippe aviaire dans leurs élevages. En 2022, l’industrie s’en est tirée à bon compte, puisque les fermes d’œufs d’incubation ont toutes été épargnées. « Les risques demeurent présents et on est tous très inquiets, surtout avec les nouveaux cas qui viennent d’être déclarés », confie Gyslain Loyer. Une résolution a d’ailleurs été déposée pendant l’assemblée générale annuelle demandant que les audits qui sont faits pour vérifier les aspects de qualité des œufs et de bien-être animal soient suspendus pour limiter les allées et venues dans les fermes. La résolution a toutefois été rejetée par une majorité de délégués, qui ont estimé que les mesures de biosécurité qui sont prises par les auditeurs des POIQ sont suffisantes. M. Loyer précise également que lorsqu’une ferme se trouve à proximité d’un site infecté, les visites sont reportées par précaution