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Les nouvelles normes environnementales quant à la filtration des eaux de lavage avant le rejet dans la nature ont encore une fois été au cœur des discussions lors de la plus récente assemblée générale annuelle des Producteurs de pommes de terre du Québec.
« On demande du temps pour répondre aux normes. C’est tout ce qu’on veut », a insisté le président, Francis Desrochers, lors d’une entrevue accordée en marge de l’assemblée déployée le 30 mars, en mode virtuel. « On veut une tolérance pour l’année 2023, comme ce qui avait été convenu, et aussi pour 2024. »
Les producteurs ont réitéré, par voie de résolution, leur demande au ministère de l’Environnement de faire preuve de clémence, voire de retarder l’application du Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement (REAFIE), notamment en ce qui concerne le nouveau seuil de concentration de particules en suspension dans les eaux rejetées, établi à 50 mg de parties par million (ppm) par litre (L).
En principe, les fermes disposaient d’un délai de transition de trois ans, après l’entrée en vigueur du règlement, le 31 décembre 2020, pour se conformer. Or, la réalité serait différente sur le terrain. Un producteur maraîcher de Lanaudière aurait déjà reçu un avis de non-conformité de la part du gouvernement par rapport aux nouvelles normes, à la suite d’une plainte d’un citoyen quant au rejet de ses eaux de lavage.
« On voit qu’ils ne sont pas si tolérants que ça, a fait remarquer M. Desrochers. L’inquiétude qu’on a, c’est que demain matin, si notre ferme fait l’objet d’une plainte et qu’un inspecteur passe chez nous, qu’on se fasse dire qu’on n’est pas conforme et qu’on ne puisse plus vendre nos pommes de terre. Nous, ce qu’on veut, c’est qu’on nous laisse du temps pour nous conformer. »
Les producteurs demandent aussi au gouvernement d’attendre la conclusion d’une étude de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) visant à déterminer si le seuil exigé dans l’eau est réaliste, avant d’appliquer le règlement. « L’IRDA en est à sa troisième et dernière année d’étude. Elle essaie de déterminer une solution viable et réalisable pour les entreprises. […] Le gouvernement nous avait promis qu’il serait compréhensif. Nous, ce qu’on demande, c’est qu’il continue à être compréhensif jusqu’à ce que l’IRDA finisse son étude », a affirmé le président. Ce dernier souhaiterait par ailleurs voir plus de soutien sur le terrain. « On n’a pas beaucoup d’accompagnement. On en veut plus! » a-t-il lancé.
Des mesures de salubrité plus strictes durant le transport
La crise qui a frappé l’Île-du-Prince-Édouard dernièrement a aussi teinté l’assemblée du 30 mars. Une résolution a notamment demandé aux Producteurs de pommes de terre du Québec la mise en place d’un comité qui discuterait de mesures sanitaires à ajouter durant le transport de semences pour minimiser les risques d’introduction d’organismes nuisibles. « Il faut être vigilant durant le transport. On veut raffermir nos réglementations, appliquer des normes de salubrité plus strictes », a expliqué le président, Francis Desrochers.