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Après avoir atteint des prix records, le prix des veaux croisés semble revenir à la normale pour cette période de l’année. Si les producteurs de lait, qui vendent ces veaux, ont été ravis de cette envolée, leurs acheteurs, les producteurs de bovins de boucherie, eux, ont été moins enchantés.
Les veaux croisés Angus ont atteint le prix de 900 $ par tête à la mi-mars. Certains veaux ont même frôlé le 1 000 $. Du jamais vu pour cette catégorie, mentionne le directeur de l’encan de Saint-Hyacinthe, Mario Maciocia. Une forte demande en veaux laitiers croisés, jumelée à une rareté des veaux sur le marché, est à l’origine de cette envolée des prix. « Je ne considère pas que c’était le prix du marché, mais là [en date du 28 mars], c’est revenu dans la normale », dit-il. Hormis le pic à 900 $, depuis 10 semaines, les bons mâles se vendent entre 5,5 et 7 $/lb vivants, soit entre 550 et 700 $ par animal. « C’est bon pour les producteurs de lait », mentionne-t-il.
Les derniers veaux que Sabrina Caron a envoyés à l’encan lui ont rapporté entre 600 et 800 $ par tête. La productrice laitière de Laurierville, dans le Centre-du-Québec, vend des veaux croisés Angus âgés de 8 à 15 jours. « J’ai déjà eu des bons prix ici et là, mais que ça se maintienne pendant plusieurs semaines, c’est rarement comme ça. Les mâles [croisés] Angus sortent très bien », confirme-t-elle.
À Saint-Hyacinthe, Luc Demers fait de la finition de veaux de grains, offre un service de pouponnière de veaux de grain à forfait, et possède une pouponnière de veaux croisés Angus. « Je suis content pour les producteurs laitiers, mais le problème pour nous, c’est d’être capables de les revendre », dit-il. Ce dernier explique qu’en achetant ses veaux croisés à 800 $ la tête (6 à 8 $/lb), ses marges diminuent lorsqu’il vend les veaux de 250 lb à ses clients et que ces derniers, qui les engraissent jusqu’à 700 lb, obtiennent un prix de vente à l’encan de 2,8 ou 3 $/lb. « Il ne faut pas que la situation perdure parce que les producteurs de bœufs qui les engraissent, il y en a qui vont abandonner et le prix va descendre et descendre plus drastiquement [que ce qu’il est monté] », prévoit-il.
Sur le marché, le nombre de petits veaux laitiers nourris aux grains avant d’être envoyés à l’abattoir serait par ailleurs insuffisant pour répondre à la demande croissante des consommateurs de viande de veaux de grains. « Aujourd’hui, on aurait la capacité de vendre 1 700 veaux de grains, et même si on voudrait le faire, on n’a pas les veaux », dit M. Demers.