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Avec la menace de contagion des troupeaux du Québec par la diarrhée épidémique porcine (DEP) en provenance des États-Unis, la désinfection des bâtiments d’élevage prend encore plus d’importance que par le passé.
De nos jours, les producteurs de porcs savent très bien qu’elle constitue une étape incontournable pour le contrôle des maladies infectieuses, qui abaissent les performances du bétail et par le fait même la rentabilité des entreprises.
Le médecin vétérinaire André Broes, alors qu’il collaborait avec le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ), rappelait dans l’une de ses fiches techniques que la désinfection contribue à réduire la pression d’infection exercée sur les animaux par les bactéries, les virus, les moisissures et les parasites présents dans les élevages. Sans intervention des éleveurs, ces agents pathogènes peuvent persister très longtemps dans les étables et affecter la santé des troupeaux.
Aujourd’hui à l’emploi de la compagnie Biovet, le vétérinaire ne change pas d’avis et insiste tout autant sur l’importance de procéder au lavage et à la désinfection des porcheries à la sortie de chaque groupe. « Il est très important de se rappeler que la désinfection ne se résume pas à la simple application d’un désinfectant », a-t-il déclaré à L’UtiliTerre. Selon lui, elle doit toujours venir de pair avec un bon lavage de la porcherie.
Même son de cloche du côté de Christian Klopfenstein, actuellement responsable du secteur santé au CDPQ. « Au Centre, nous insistons pour bien distinguer quatre étapes de la désinfection des bâtiments. Il s’agit du nettoyage, du lavage, de la désinfection comme telle et du séchage de la porcherie », a précisé le vétérinaire, au cours d’une entrevue téléphonique avec L’UtiliTerre.
Selon cette logique, il est conseillé, avant de commencer le processus de désinfection, de faire un grand ménage dans la porcherie. Il faut éliminer l’accumulation de fumier, sortir les instruments de travail mobiles et ne pas oublier les circuits d’aération.
Avant d’aller plus loin, il est recommandé de procéder à un bon trempage dès la sortie des animaux pour éviter le durcissement des fumiers. Cette étape permettra de sauver du temps et réduira la quantité d’eau nécessaire au lavage. Il faut arroser le sol, les parois, les plafonds et laisser l’eau agir pour une période d’au moins quatre heures pour que les matières organiques soient bien détrempées. Elles s’enlèveront d’autant plus facilement à l’étape suivante.
Le Dr André Broes estime que le lavage représente l’étape la plus importante de tout le processus de désinfection des porcheries. Il permet d’éliminer le fumier et les restes d’aliments accumulés pendant l’élevage. « C’est une intervention minimale que tout éleveur devrait prévoir à la sortie de chaque groupe », insiste-t-il.
Le lavage doit se poursuivre en appliquant un agent détergent par pulvérisation. Le vétérinaire apprécie particulièrement le canon à mousse adapté au jet de la laveuse. Selon lui, la mousse permet de bien distinguer les surfaces traitées de celles qui pourraient être oubliées. Elle améliore également le contact du détergent avec celles-ci et diminue les pertes par ruissellement.
L’étape suivante consiste à procéder au lavage avec une laveuse à haute pression, dont le débit peut atteindre de 800 à 1 200 L/h sous une pression de 100 à 140 kg/cm2. L’utilisation d’un jet rotatif s’avère très efficace. Il faut ensuite tout rincer puisque des résidus de détergent pourraient interférer avec l’action de certains désinfectants.
Désinfection
La façon d’appliquer les désinfectants varie d’une famille de produits à l’autre. La plupart le sont par pulvérisation à basse pression. Évidemment, il faut respecter les consignes du fabricant et traiter toutes les surfaces en commençant par le plafond et les murs, et en terminant par le plancher. André Broes recommande également de bien régler l’appareil d’application pour obtenir la bonne concentration.
La sélection des désinfectants s’avère très importante. Ils doivent être choisis en fonction des conditions qui prévalent dans la porcherie. Il faut porter attention aux éléments suivants : spectre d’action, toxicité, prix, effets corrosifs, etc.
Selon le vétérinaire, une désinfection bien réussie va détruire les germes qui n’ont pas été éliminés par le lavage.
Séchage
Christian Klopfenstein, du CDPQ, insiste sur l’importance du vide sanitaire après l’étape de désinfection de la porcherie. Il s’agit alors d’assécher le bâtiment avant l’arrivée des prochains porcs. « Nous recommandons qu’une personne autre que celle qui a effectué le lavage et la désinfection fasse une vérification visuelle pour s’assurer que le travail a été bien réalisé », a-t-il déclaré à L’UtiliTerre. Idéalement, le vétérinaire souhaiterait que l’on instaure un processus de testage pour vérifier la charge microbienne restante après la désinfection. Une bonne ventilation et même du chauffage pour enlever l’humidité permettent aux désinfectants de poursuivre une partie de leur efficacité dans la porcherie.