Actualités 1 octobre 2014

Ça va chauffer

fournaise_debut

Le chauffage des trois poulaillers de la ferme Clovis Gauthier et fils requiert beaucoup d’énergie. « On a des poussins qui arrivent au mois de février, mentionne Jean-Marc Gauthier. Il faut qu’il fasse 32 °C dans le poulailler. Des fois, il fait – 20° dehors. »

Il explique qu’il y a quelques années, la ferme était alimentée par le système de biénergie d’Hydro-Québec. Les poulaillers étaient chauffés parfois à l’électricité, parfois au propane ou à l’huile. « Dans ce temps-là, Hydro nous vendait l’électricité à 3,2 cents le kilowattheure, expose Stéphane Gauthier. À un moment donné, ils ont décidé d’augmenter le prix parce qu’ils vendaient plus cher aux États-Unis et ils nous ont dit : “D’ici un an, on ne vous fournit plus de biénergie.” »

La famille Gauthier a alors dû faire un choix; chauffer la ferme uniquement au propane n’était pas une option envisageable, en raison du coût important de ce gaz. « Ça faisait 10 ans que mon fils Dominique chauffait sa maison avec une fournaise au maïs qu’on avait fabriquée, affirme François Gauthier. Alors, on s’est dit : “On va chauffer la ferme de la même manière. ” »

Avec l’aide de son fils, il a alors conçu une fournaise pour chauffer les installations de l’entreprise. En raison de l’augmentation du prix du maïs, cependant, chauffer son grain est devenu rapidement trop dispendieux. Les Gauthier ont alors commencé à utiliser des granules de bois.

« C’est plus efficace parce que c’est 10 % plus sec, assure François Gauthier. Ce qui est bien, c’est qu’on peut chauffer n’importe quoi dans notre brûleur. Si on a des récoltes avec de la moisissure, on les met dans la fournaise. »

systemetuyauxLa fournaise qui chauffe les poulaillers se trouve dans la salle de chauffage. S’il y a présence de gaz, un détecteur de monoxyde de carbone en informe la personne à l’entrée. Deux cheminées servent à la ventilation des lieux. Au fond de la pièce, il y a la fournaise qui compte deux brûleurs dans ses chambres de combustion.L’agriculteur ajoute que brûler les mauvaises récoltes évite d’empoisonner les animaux tout en faisant de la récupération. En plus de concevoir des fournaises pour leur propre utilisation, François et Dominique Gauthier en fabriquent pour la vente. Avec des associés, ils ont fondé la compagnie Agrisource, qui vend des fournaises et les installe sur plusieurs fermes au Québec.

Le combustible (granules de bois, grains) emmagasiné dans un silo à l’extérieur de la salle de chauffage est acheminé vers la boîte de réserve de transition derrière la fournaise. De cette boîte, le grain est transporté par une vis sans fin jusqu’à la réserve de la fournaise. À la demande de l’ordinateur, selon le besoin, les granules sont poussés par une autre vis et tombent dans une porte tournante. « C’est un peu comme une porte d’hôpital. La porte comporte quatre espaces. En tournant, elle alimente la vis du bas en combustible, illustre François Gauthier. C’est pour éviter que le feu ne prenne dans le système. »

De cette troisième vis, le grain est transporté jusqu’à la chambre de combustion où il est brûlé. Cette vis tourne plus rapidement que la première afin d’éviter toute accumulation de grains.
trousLorsque le liquide est chauffé, il circule à l’aide de deux pompes vers une valve modulatrice. Celle-ci évite que la trop grande demande de chaleur ne refroidisse la fournaise et n’affecte ainsi son efficacité. Le liquide est par la suite acheminé vers les échangeurs aux endroits à chauffer par des tuyaux souterrains isolés.La chaleur créée par la combustion du grain monte dans l’échangeur et se frotte aux parois des nombreux trous cylindriques (voir photo). Elle réchauffe ainsi les 1 500 l de liquide (glycol) contenus dans la fournaise.

 

Gestion électronique
gestionelectrique1Grâce à des programmes préétablis, l’ordinateur sait exactement quelle quantité de grains assimiler dans la chambre de combustion.Un ordinateur a été fabriqué spécialement pour la gestion de la fournaise. Il contrôle sa température grâce à deux sondes, une qui calcule la température du brûleur et l’autre, la température de l’eau.

 

 

 

 

Fournaise multigrains
multigrainsDifférentes programmations de l’ordinateur de la fournaise permettent d’adapter la machine aux types de combustible. « Quand il n’y a pas de demande de chauffage, les granules de bois n’ont pas besoin d’ajout d’air pour garder le feu en vie, note l’agriculteur. Lorsqu’on brûle du maïs, il faut donner un petit peu d’air pour qu’il s’allume. L’ordinateur est programmé pour s’adapter à ces spécificités. »La fournaise créée par les Gauthier peut fonctionner avec tous les types de grains. « La fournaise est plus efficace avec les granules de bois, mais elle est conçue pour brûler n’importe quoi », soutient François Gauthier.