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Patenter est une activité père-fils pour les Garon. Lors de la conception d’une des nombreuses machines qui prennent forme dans leurs têtes, Martin et Benoit ont chacun leurs spécialités.
À la Ferme Marbras sur le rang du Bras, à Saint-Denis-De la Bouteillerie, les projets abondent. Entre la rénovation de l’étable, la gestion du troupeau et des champs, le propriétaire, Martin Garon, fabrique des « patentes » avec son fils Benoit. Le temps manque cependant pour réaliser toutes les machines auxquelles ils réfléchissent.
« On a toujours des projets de patentes en tête, mais on n’a pas le temps de les faire », lance en riant Martin Garon.
Le producteur de 54 ans possède avec sa femme, Jacinthe Ouellet, une trentaine de vaches laitières en plus de cultiver de l’avoine, de l’orge et de la luzerne sur 101 hectares de terre. Bien que la taille de l’entreprise familiale ne permette pas de générer un revenu supplémentaire, les propriétaires peuvent compter sur l’aide de leur fils Benoit.
Le diplômé en agronomie de l’Université Laval donne des cours relatifs à la machinerie et aux bâtiments à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de La Pocatière. Dans ses temps libres, le soir, les fins de semaine et l’été, il aide ses parents à la ferme. Benoit Garon entend enseigner au collégial tant que ses parents désireront continuer à travailler. « Le plan, c’est que je prenne la relève d’ici les cinq prochaines années environ », explique l’homme de 26 ans.
Une nouvelle expertise pour les patentes
Martin Garon fabrique des machines depuis qu’il est tout petit. « Mon père n’était pas patenteux du tout, il faisait tout réparer chez le voisin », note-t-il. C’est en accompagnant son père lors des réparations que le producteur s’est épris de l’art de bricoler. À l’école, le résident de Saint-Denis-De la Bouteillerie n’affectionnait pas particulièrement les leçons de français ou de mathématiques. « On avait ce qu’on appelle des cours professionnels dans lesquels on apprenait à souder par exemple. Ça, j’étais bon là-dedans », se remémore en riant le patenteux. Après avoir conçu plusieurs moteurs durant sa jeunesse, le quinquagénaire a mis à profit son talent pour aider ses opérations à la ferme.
Une des premières machines qu’il a construites est sa fameuse « batte-clamp », un assemblage d’une ancienne moissonneuse-batteuse et d’un grappin à bois. Martin Garon ne s’inspire pas du travail des autres pour imaginer ses patentes. « Les idées me viennent bien souvent au champ, indique-t-il. Souvent, j’achète des machines et elles ne fonctionnent pas comme je le voudrais, alors je les modifie. »
S’il fabriquait seul les patentes de la Ferme Marbras depuis plusieurs années, le producteur laitier peut désormais compter sur l’expertise de son fils. « C’est encore mon père qui réalise le plus souvent les patentes, mais depuis un certain temps, il partage ses idées avec moi », mentionne son garçon Benoit Garon. L’implication de ce dernier dans l’équipe d’ULtrac, un projet étudiant de l’Université Laval qui consiste à construire un tracteur de tire de A à Z, lui a permis d’apprendre plusieurs notions d’électricité utiles pour la conception de patentes. « On a chacun nos spécialités, soutient Benoit Garon. Mon père, c’est la soudure, la charpente, la conception et les engrenages, alors que moi je suis meilleur dans l’électronique et les batteries. On se complète. »
Sur le terrain de la ferme, les patentes conçues par les Garon sont partout : sur le sol, dans l’atelier et près de la fosse à fumier. En marchant à côté de plusieurs patentes, Benoit Garon s’arrête non loin de la fameuse « batte-lame », quelque peu défraîchie, construite par son père. « Sur une machine de compagnie, les options sont peinturées. Sur une patente, la peinture est en option », conclut en s’esclaffant le jeune homme.
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