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Opérant avec le trieur optique Newtec utilisé par la vaste majorité des producteurs au Québec, Patates Dolbec a réussi à réduire son taux d’erreur dans le tri de pommes de terre de 30 % à 5 % en le jumelant avec un algorithme de l’intelligence artificielle (IA).
« Nous atteignons un taux de réussite de 95 % huit fois sur dix », explique Hugo d’Astous, directeur général du producteur de pommes de terre de Saint-Ubalde, dans la région de Portneuf. Il n’y a cependant pas de magie avec l’IA, car ces résultats spectaculaires ont été atteints à la suite de trois années de peaufinage qui se poursuivent encore aujourd’hui, mais qui arriveront bientôt à terme.
« C’est comme un employé, il faut l’entraîner », indique-t-il. Le logiciel a assimilé plus de 5000 photos représentant une trentaine de défauts récurrents sur les tubercules comme des patates vertes, des blessures de pression, des trous d’insecte, des dommages mécaniques, etc.
« Plus tu lui en ajoutes, plus l’algorithme apprend de ses erreurs et plus il est capable de prendre les bonnes décisions durant les opérations de triage », ajoute Hugo d’Astous. Actuellement, les trois trieurs optiques de Patates Dolbec sont guidés par ce logiciel, passant ainsi au crible plus de 40 000 tonnes de pommes de terre par année.
Ce haut taux de performance pose même des enjeux sur le plan des opérations mécaniques. « Quelquefois, il y a des mauvaises décisions de prises et ce n’est pas nécessairement la faute du logiciel. Le mécanisme qui éjecte les patates problématiques a besoin de nettoyage et de maintenance pour suivre le rythme », précise le directeur général.
Patates Dolbec est le premier producteur au Québec à avoir développé cette expertise pour laquelle il a consacré près de deux millions de dollars et dans l’industrie, le secret s’est ébruité rapidement. « Notre objectif, c’est de continuer à perfectionner le processus en 2023 et de le tester chez d’autres producteurs en 2024. On pourrait garder la technologie pour nous, mais on préfère la rendre disponible. Ça va nous amener des revenus et on pourra ainsi continuer à investir dans d’autres projets », souligne Hugo d’Astous.
Le producteur de Saint-Ubalde planche sur deux autres projets nécessitant l’IA pour lesquels il demeure discret pour le moment. « Chez nous, les projets d’innovation fonctionnent avec des go/no go à chacune des étapes. On a l’idée, on la teste, on monte le projet, on cherche du financement, on l’exécute et on le peaufine jusqu’au moment que ça devienne fonctionnel à 100 %. Ce sont des projets qui sont longs à aboutir, car on doit s’assurer qu’ils seront en mesure de donner de la valeur pour l’entreprise », termine Hugo d’Astous.