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Si les exportations de pommes de terre fraîches et transformées de l’Île-du-Prince-Édouard vers les États-Unis ont repris, après la crise de la galle verruqueuse qui a frappé la province des Maritimes en 2021 et 2022, les exportations de semences, elles, sont toujours sur la glace.
« Je ne sais pas à quel moment ils pourront recommencer à faire de l’export », analyse Pierre-Luc Bouchard, président du secteur de la semence aux Producteurs de pommes de terre du Québec. « Les pommes de terre fraîches peuvent être lavées, brossées et traitées avec des produits antigerminatifs, mais les semences ne peuvent pas être lavées, et la galle verruqueuse se transmet par la terre », explique-t-il.
Rappelons que les cas les plus récents à l’Île-du-Prince-Édouard avaient été détectés en 2021, à la suite de quoi des restrictions à l’exportation de pommes de terre vers les États-Unis avaient occasionné une perturbation des marchés partout en Amérique du Nord. Le champignon, très persistant dans le sol, peut réduire le rendement et rendre les légumes non commercialisables. Il peut se propager par le mouvement du sol, de l’équipement agricole et des pommes de terre provenant de champs où la galle verruqueuse est présente.
À la lumière de recommandations récentes d’un comité d’experts internationaux mandaté par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) sur le contrôle de la maladie à l’Île-du-Prince-Édouard, Pierre-Luc Bouchard doute que les exportations de semences issues de la province des Maritimes reprennent de sitôt. Différentes zones jugées à risque ont été identifiées dans un long rapport, notamment parce que des champs sont touchés par la maladie ou bordent des champs qui le sont, et des mesures de gestion plus strictes là-bas ont été recommandées.
« L’organisme reste présent dans les sols pendant 25 ans et il y a beaucoup de contraintes d’énumérées », fait valoir le producteur de Saint-Éloi, dans le Bas-Saint-Laurent.
La situation ailleurs au Canada
Si les exportations de semences du Québec ne sont pas touchées par cette situation actuellement, M. Bouchard craint que les États-Unis, ultimement, ferment le marché complètement dans tout le Canada.
Les Producteurs de pommes de terre du Québec ont d’ailleurs écrit une lettre à la ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, à la suite de la publication des recommandations, demandant à ce que l’ACIA resserre son plan de biosécurité à l’Île-du-Prince-Édouard en ce qui a trait à la galle verruqueuse et fasse en sorte que les partenaires commerciaux acceptent ces nouvelles balises.
M. Bouchard se dit en revanche rassuré que la galle verruqueuse n’ait été détectée dans aucune autre province canadienne. C’est ce qu’a confirmé l’ACIA, après une enquête réalisée en 2022 où près de 1 500 échantillons de sol provenant de champs de pommes de terre de semence en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse ont été analysés. Les fermes où les collectes ont été effectuées devaient avoir déjà obtenu des pommes de terre de semence provenant de l’Île-du-Prince-Édouard.
« Cette enquête constitue une étape importante du plan d’action du gouvernement du Canada visant à rassurer les partenaires commerciaux nationaux et internationaux que le Canada est déterminé à contribuer à contenir et à contrôler la propagation de la galle verruqueuse de la pomme de terre », a indiqué l’ACIA, le 13 mars, dans un communiqué.