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L’échéance approche pour les producteurs de pommes de terre, qui devront se conformer à deux réglementations reliées à l’eau, soit le Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact environnemental (REAFIE) et le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP).
En fonction des volumes d’eau utilisés, certaines fermes devront déposer dès le 14 août 2024 une demande d’accréditation afin d’obtenir leur certificat d’autorisation pour le prélèvement de l’eau. Or, cette demande nécessite de fournir une étude d’impact environnemental. Pour pouvoir remplir cette obligation, ils se heurtent à de nombreux écueils. Et la facture pourrait être salée.
« Tous nos producteurs qui font de l’irrigation, soit environ 80 fermes, sont soumis à cet exercice », explique Francis Desrochers, président des Producteurs de pommes de terre du Québec (PPTQ).
À noter que l’urgence n’est pas la même pour tous. Les délais pour faire cette demande varient en fonction des volumes prélevés sur les fermes et s’étirent jusqu’en 2029. Pour ceux qui sont concernés par l’échéance de 2024, c’est dès cet été qu’ils devront procéder à l’étude d’impact environnemental. « Le problème, c’est qu’il est difficile de trouver des experts, ingénieurs et biologistes, qui sont disponibles pour la produire », souligne M. Desrochers.
C’est sans parler du coût qui s’annonce exorbitant. « Une étude, ça représente des frais pouvant aller jusqu’à 25 000 $. Et il faut en faire une pour chaque site de prélèvement de l’eau. Comme les producteurs ont généralement plusieurs stations de pompage, ça représente des coûts importants », précise M. Desrochers.
Sa propre ferme, Maxi-Sol, compte une dizaine de ces stations. « Certains producteurs en ont plus d’une trentaine, ce qui représente un coût de plusieurs centaines de milliers de dollars », ajoute-t-il.
« On comprend que c’est important de préserver l’eau et que le règlement doit être appliqué. Ce qu’on veut, c’est du temps. Avec l’APMQ [l’Association des producteurs maraîchers], on a fait des représentations auprès du gouvernement. On demande de prolonger le délai pour compléter le processus de conformité après 2024 », explique Francis Desrochers.
Les contraintes et les coûts liés à la gestion de l’eau ne font qu’augmenter pour les producteurs. L’irrigation devient incontournable pour un plus grand nombre de fermes en raison des épisodes de sécheresse, qui sont plus nombreux alors que la réglementation devient de plus en plus sévère.
« La gestion de l’eau devient un enjeu majeur pour les producteurs de différentes cultures, affirme Francis Desrochers. Sans pour autant assouplir la réglementation, il faut trouver une solution pour que l’on puisse se conformer sans y laisser sa chemise. »