Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
La saison de la pomme de terre ne connaît pas de pause chez les Pinsonneault, de Saint-Michel-de-Napierville, en Montérégie.
En plus de produire une trentaine de variétés de tubercules sur plus de 400 hectares, cette ferme familiale de cinq générations emballe sa production. Un travail qui vient avec son lot de défis.
« Quand le client ne manque pas de produit, que les patates sont belles, il est content, il ne cherche pas ailleurs. Il est fidèle », soutient Daniel Pinsonneault, propriétaire de la Ferme R. Pinsonneault et Fils avec son frère Michel. Pour ça, il faut faire preuve de souplesse dans les horaires de travail, savoir se retourner sur un dix cents, en quelque sorte. « Souvent, c’est à la dernière minute. La commande entre vers deux, trois heures de l’après-midi pour le soir. C’est très fréquent, illustre le producteur. C’est aussi d’être ponctuel. Tu dois livrer à l’heure prévue. »
Une bouchée à la fois
Bien servir ses clients passe aussi par une bonne compréhension de sa capacité de livrer la marchandise. « Il ne faut pas aller trop vite, insiste Daniel Pinsonneault. Il faut toujours que nos clients soient servis. On ne doit pas manquer de produits. »
La ferme Pinsonneault se trouve, pour ainsi dire, bénie à cet égard. Une partie de sa terre repose sur un sol organique. « Ce qui nous donne une chance, c’est la terre noire. La pomme de terre blanche est plus blanche, la rouge est plus rouge, souligne Julien Pinsonneault, neveu de Daniel et fils de Michel. Comme le client achète bien souvent avec ses yeux, ça nous avantage. »
Il reste que pour emballer, il faut des patates. Là aussi, les défis sont nombreux. « Ce n’est pas facile de maintenir une qualité constante », admet celui qui formera, avec son cousin Mathieu, la cinquième génération de Pinsonneault sur la terre familiale. « Les pommes de terre qui ont une belle apparence sont souvent des variétés plus difficiles à cultiver. Des fois, elles offrent moins de rendement », dit-il. Pour réussir, il faut connaître ce qui fonctionne bien, les variétés les mieux adaptées aux sols dont on dispose. Là-dessus, l’oncle et le neveu restent discrets. « C’est comme le secret de la Caramilk », disent-ils; un secret de production, si on veut.
Ciel nuageux avec possibilité d’orage
Des nuages s’accumulent toutefois dans le ciel des emballeurs de pommes de terre, estime pour sa part Francis Desrochers, président des Producteurs de pommes de terre du Québec (PPTQ), et emballeur lui aussi. « Nous sommes devant de grands défis environnementaux », soutient le président. Les nouvelles normes de Québec en matière de rejets dans les effluents de l’eau de lavage et de prélèvement d’eau pourraient forcer les emballeurs à investir des sommes considérables pour s’y conformer. « Pour les eaux de lavage, c’est à peu près un demi-million d’investissement par entreprise, en ce moment », soutient Francis Desrochers, qui prédit des moments difficiles pour certains acteurs de l’industrie. « Je ne suis pas contre le principe, mais ça va avoir un impact sur la compétitivité des entreprises. Performer, ça finit par être essoufflant », ajoute le président des PPTQ.